« Après le plaisir de posséder des livres, il n'en est guère de plus doux que celui d'en parler. » Charles Nodier

"On devient bibliophile sur le champ de bataille, au feu des achats, au contact journalier des bibliophiles, des libraires et des livres."
Henri Beraldi, 1897.

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mardi 29 mars 2011

Les femmes bibliophiles à la bibliothèque du chateau de Chantilly

Amis Bibliophiles bonjour,


La bibliothèque du château de Chantilly présente une exposition jusqu’au 27 juin intitulée “les femmes bibliophiles de Catherine de Médicis à la duchesse d’Aumale”. Les livres exposés dans le cadre incomparable du Cabinet des livres, couvrent chronologiquement toute l’histoire du livre depuis le livre enluminé médiéval jusqu’aux productions contemporaines. Ils ont tous appartenu à des femmes d’exceptions, bibliophiles exigeantes, dans un monde essentiellement masculin.
Armes de Catherine de Coëtivy sur :
Christine de Pizan, Épitre d’Othéa à Hector, Ms. 495, cliché CNRS-IRHT, 
© Bibliothèque et archives du château de Chantilly.
Catherine de Coëtivy poursuivit à la fin du XVe siècle et au début du XVIe, une collection de manuscrits enluminés du XIIe au XVe commencée du vivant de son époux. Elle l’enrichit largement et s’inspire du plan de la bibliothèque idéale composée pour le roi. (Une quarantaine de ses livres est conservée à la bibliothèque du château). Les manuscrits enluminés grand in-folio portent les armes et la devise de la bibliophile.

Reliure au chiffre,armes et devise de Catherine de Médicis sur:
De l’Estat et succez des affaires de France par Bernard de Girard, XXIII-BIS-C-006, bibliothèque et archives du château de Chantilly© (Domaine de Chantilly) / René-Gabriel Ojéda.
On ne présente plus les deux rivales Catherine de Médicis et Diane de Poitiers qui sont probablement moins des bibliophiles que des “femmes de pouvoir et de savoir” selon les termes d’Olivier Bosc commissaire de l’exposition. Parmi les splendides ouvrages présentés signalons pour la reine, “L’Estat et succez des affaires de France” par Bernard de Girard chez Pierre l’Huillier en 1572, en plein maroquin olive aux petits fers, chiffres et symboles dorés et aux armes, emblème et devises peintes. Pour la favorite, à laquelle on à beaucoup attribué à tort, nous choisirons cette reliure à la grecque et aux entrelacs mosaïqués qui porte son monogramme.

Armes de la Grande Mademoiselle sur:
Mémoires de la cour d’Espagne (1679-1681) par Mme d’Aulnoy, VII-G-049, 
© bibliothèque et archives du château de Chantilly. 
Au XVIIe, la Grande Mademoiselle tient salon et sa bibliothèque presque entièrement reliée en maroquin rouge suit l’évolution de la reliure pendant le Grand Siècle. La comtesse de Verrue est une grande collectionneuse et laisse derrière elle deux bibliothèques, une à Paris et une à Meudon où ses livres portent ce supra libris (”Meudon”) doré au-dessus de ses armes.

Armes de Madame de Pompadour sur :
Divertissements du théatre des Petits Appartements pendant l'hiver de 1748 à 1749 et de 1749 à 1750, XII-F-035, 
© Bibliothèque et archives du château de Chantilly.
Les livres de madame de Pompadour, rassemblés par le duc d’Aumale, sont parmi les plus exceptionnels. Voici en cinq volumes en maroquin bleu orné à la dentelle et aux armes dorées et argentées, un des trois exemplaires sur vélin, des “divertissements du théâtre des Petits Appartements...” organisés et joués par la favorite pour le roi. Retrouvons ensuite, au XIXe Marie-Caroline duchesse de Berry, puis la “femme du bibliophile”: la duchesse d’Aumale.

Le cabinet des livres nous propose de terminer ce voyage en compagnie des Cent Une, société bibliophile bien connue des lecteurs du Blog et toujours très active. De nombreuse réalisations récentes alliant texte et illustrateur sont exposées, affirmant ainsi de belle manière la pérennité de la bibliophilie au féminin.

Lauverjat

4 commentaires:

Librairie L'amour qui bouquine Livres Rares | Rare Books a dit…

Superbe ! A-t-il été fait un catalogue ?

B.

Anonyme a dit…

Magnifique;
merci lauverjat.
Arthur la bien nommée.

Textor a dit…

Merci Lauverjat, voici une expo qu’il faut inscrire dans ses tablettes et que je n’aurais peut-être pas remarquée sans vous.
Je soupçonne qu’au XV et XVIème siècle, les femmes bibliophiles étaient plus nombreuses que les hommes, car quoi faire en attendant le retour de son chevalier de la chasse, sinon bouquiner ou broder ou chercher le numéro à quatre chiffres de sa ceinture de chasteté ?

Anne de Bretagne aussi était une grande bibliophile et a laissé sa roulette semée d’hermine sur de nombreuses reliures.

Textor

Lauverjat a dit…

Non hélas, pas de catalogue. Mais les livres pas plus que toutes les oeuvres d'art léguées par le duc d'Aumale ne pouvant pas sortir du château de Chantilly ... il faut s'y rendre.

Lauverjat

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