« Après le plaisir de posséder des livres, il n'en est guère de plus doux que celui d'en parler. » Charles Nodier

"On devient bibliophile sur le champ de bataille, au feu des achats, au contact journalier des bibliophiles, des libraires et des livres."
Henri Beraldi, 1897.

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mardi 31 janvier 2012

Bibliophilie et Sciences: Jean-Baptiste Biot , révolutionnaire et physicien français

Amis Bibliophiles bonjour,

Jean-Baptiste Biot (1774-1862) est un des principaux physiciens français du début du IXème   siècle.  Il est volontaire dans les armées républicaines en 1792 et  est nommé professeur à l'École centrale de Beauvais dès 1797. Il est examinateur d'admission à l'École Polytechnique de 1799 à 1806. Un mémoire présenté à l'Institut lui vaut la chaire de physique mathématique au Collège de France en 1800; il n'a alors que 26 ans. Il entre à l'Académie des sciences en 1803 et  prend part à l'ascension en ballon avec Gay-Lussac en 1804. Il  poursuit, avec Arago, la triangulation de la méridienne en Espagne, en 1806 et aux îles Orcades en 1817. Il est élu à l'Académie française en 1856.



Sa principale découverte est  le pouvoir rotatoire moléculaire de certaines substances. Cette découverte conduira Pasteur à celle de la dissymétrie moléculaire.

Jean-Baptiste Biot vérifiant au microscope les découvertes de Louis Pasteur sur la
dissymétrie moléculaire en 1848 (dessin de Vogel. Musée Pasteur de Paris).
Biot formule également avec le Français Félix Savart, la « loi de Biot et Savart », qui donne l’expression de la force exercée par un courant rectiligne sur un élément de courant, force en 1/r. Il travaille aussi sur l'origine des météorites et sur  le magnétisme terrestre.

Je vous présente quelques ouvrages de Biot écrits pour l'enseignement.

Traité élémentaire d’astronomie physique.
Paris, chez Bernard, An XIII, 1805. (EO)
2 volumes in-8 ; XXVIII, (2), 330 pp, 11 pl – (2) pp, pp 331 à 582, 5 pl, 32 pp. 
Biot est professeur d'astronomie physique de 1809 à 1826 à la Sorbonne. Cet ouvrage est destiné à l'enseignement dans les lycées nationaux et les écoles secondaires. Les trente-deux dernières pages s’intitulent : Notice abrégée des principaux livres de Bernard, Libraire de l'École Impériale Polytechnique…

Dans les Archives littéraires de l'Europe de 1805 on lit : « Il n'appartient qu'aux maîtres dans une science d'en exposer clairement les principes. Le meilleur traité élémentaire de physique est sans contredit celui que le savant M. Hauy a publié dernièrement d'après l'invitation du gouvernement. Nous croyons qu'on mettra sur la même ligue le traité élémentaire d'astronomie physique de M. Biot. Ce jeune physicien , qui a déjà donné des preuves de ses lumières et de son talent dans les sciences mathématiques, et de son zèle pour le progrès de la science , qui d'ailleurs, réunit à des connaissances étendues l'esprit philosophique et le talent d'écrire , possède tout ce qu'il faut pour exécuter avec succès l'ouvrage important que le gouvernement destine à l'enseignement des écoles nationales. »

Une autre édition en trois volumes a paru chez Klostermann en  1810-1811.

Traité de physique expérimentale et mathématique. 
Paris, Deterville. 1816. 
4 volumes in-8 ; (4), LXVI, 538, (4) pp, 1 tableau, 5 pl. - (4), 551, (1) pp, 2 tableaux, 4 pl. - (4), 516 pp, 6 pl. - (4), 780, (2) pp, 2 tableaux, 7 pl. 
Ce traité de physique, le plus important du début du XIXème siècle, débute par une Lettre à M. Berthollet. Il est divisé en sept livres : Des phénomènes généraux et des moyens d’observations – De l’acoustique – De l’électricité – Du magnétisme – De la lumière – De la polarisation de la lumière – Du calorique, soit rayonnant, soit latent. Biot est partisan de la théorie de l’émission pour la lumière.

Cet exemplaire possède un ex-libris : « A la source pour que l’on beuve » ; il a été vendu à la vente de la veuve Brunet en 1919. J'aimerais bien connaitre le propriétaire de cet ex-libris (Appel au lecteur). l
Précis élémentaire de physique expérimentale. 
Paris, Deterville. 1817. EO. 
2 volumes in-8 ; X, 576 pp, 6 pl. - (4), IV, 608 pp, 8 pl. 
 
Recueil des leçons publiques que Biot a données, pendant plusieurs années, à la Faculté de Paris, dans le cours de physique qu’il partageait avec Gay-Lussac.
Dans l'avant-propos, Biot précise : « Ce Précis élémentaire est le texte des leçons publiques que j’ai données à la Faculté des Sciences de Paris en 1816 et 1817, dans le cours de physique que je partage avec mon ami Gay- Lussac… Ce n’est pas toutefois sans quelques regrets que je me suis résolu à présenter aux élèves un ouvrage où la physique est dépouillée de ce qui fait sa principale utilité et sa certitude, je veux dire les expressions et les méthodes mathématiques ». Ce Précis est destiné à l’enseignement public, par arrêté de la Commission de l’Instruction Publique, en date du 22 février 1817.
Une deuxième édition a paru chez  Deterville en 1821 et une troisième en 1824.

Précis élémentaire de physique expérimentale.
Paris, Deterville. 1824. 3ème édition. 
2 volumes in-8 ; XII, 678 pp, 7 pl. - (4), 786 pp, 12 pl. 
 
Cette édition est importante car elle contient, en édition originale, pages 704 à 774, l’exposé détaillé des expériences de Biot et Savart:  L’aimantation imprimée aux métaux par l’électricité en mouvement. Seul un résumé en avait été donné en 1821 dans la deuxième édition.

Le 30 octobre 1820, Biot, aidé de Félix Savart, montre que la force exercée par un très long fil sur un aimant est inversement proportionnelle à la distance. Le 18 décembre 1820,  ils calculent la force exercée par un fil infiniment long sur un aimant, puis sur un autre fil, ils énoncent ainsi la fameuse loi, connue maintenant sous le nom de « loi de Biot et Savart ». Ce mémoire a été lu à la séance publique de l’Académie des Sciences le 2 avril 1821.


Bernard.

4 commentaires:

Textor a dit…

L'epithorum, il me le faut absolutissimus ! Enchères interdites !! :)

Comme mon commentaire concerne l'affichage en tête de gondole et non pas l'excellent article de Bernard, j'en profite pour le saluer au passage.

Le mica biotite qu'on trouvait dans les granits (ou plus exactement les pegmatites) des plages bretonnes de mon enfance a -t-il un rapport avec Jean-Baptiste Biot ?

Textor

Bernard a dit…

Le nom de biotite vient en effet de Jean-Baptiste Biot qui a étudié les propriétés optiques de la familles des micas.

Anonyme a dit…

Superbe exemplaire du Traité de Physique, des dos somptueusement décorés avec ce qui pourrait s'apparenter à de la grotesque. Généralement les ouvrages scientifiques ne sont guère gâtés de ce point de vue.
Je n'avais jamais fait le rapprochement entre Biot et la biotite, mais nous sommes là pour apprendre.

René

Textor a dit…

Merci Bernard pour votre réponse. En fait, j'avais un doute car je pensais que le Biot du mica était minéralogiste et je ne voyais rien dans votre article sur ce point, alors je me disais qu'il avait peut-être un homonyme... Souvent le minéraux tirent leur nom d'une personnalité: RJ Haüy pour l'hauynite, Hollande pour l'Hollandite, etc ...

Bonne soirée
Textor

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