Amis Bibliophiles bonjour,
De retour de voyage, reposé, ayant visité quelques librairies à l'étranger mais sans rien acheter, j'imaginais que la chance allait me sourire aujourd'hui, même au téléphone. Hélas, l'invariant de la loi des enchères a encore frappé, et les écarts entre les estimations, mes propres estimations et les prix réalisés ont une nouvelle fois été très importants. Bredouille donc, un peu frustré, mais rassuré par le nombre de ventes à venir dans les prochaines semaines.
De fidèles lecteurs du blog me demandent de vous soumettre les questions suivantes:
Gilles cherche ainsi à dater des fers qui, aux dires du vendeur, dateraient du XIXe alors que la reliure du livre semble du XVIIe (dos peut-être refait pour cet ouvrage publié en 1688), qu'en pensez-vous?
Jacques, lui, aimerait vous soumettre un petit mystère concernant une reliure armoriée. Il a acquis un portefeuille frappé sur ses deux faces d'un fer XVIII° (2 premières photos ci-dessous). Il l'a rapproché du fer (3ème photo) d'Anne Marguerite Gabrielle de Beauvau-Craon (1707_1791), veuve de Gaston Pierre de Levis, maréchal duc de Mirepoix, connue sous le titre de "maréchale de Mirepoix".
Le fonds du fer est identique, avec ces quatre (??) bâtons de maréchal, la cordelière de veuve et deux blasons, l'un ovale, l'autre rectangulaire. Les armes sont les mêmes, à la différence qu'elles sont inversées et que les lionceaux des Beauvau sont 3 au lieu de 4 sur la reliure de Jacques.
Une recherche rapide a montré à Jacques qu'il n'y a pas à cette époque de maréchaux dont les armes portent trois lionceaux.
Vu la similitude avec l'autre fer, il penche donc pour une version différente que la maréchale de Mirepoix aurait réalisé pour un portefeuille à usage privé. Mais pourquoi avoir mis dans ce cas les armes de sa famille à la place de celle de son mari à la place d'honneur sur ce fer ? Le passage de 4 à 3 lionceaux intrigue aussi Jacques (il est peut-être imposé par les contraintes de l'ovale ?).
L'aspect extérieur et intérieur du portefeuillesemble garantir qu'il s'agit bien d'une réalisation du XVIII° siècle, sans correction plus récente. Et vous, qu'en pensez-vous?
Le livre numérique? Les bibliothèques numériques?
Pendant que les esprits chagrins débatent (ok, non au premier, oui aux secondes, et on fait semblant de croire que ce n'est pas lié...), la BNF avance et propose dans le cadre de ses journées d’étude sur l’histoire du livre et des bibliothèques, et sur leur univers contemporain, intitulées «Ateliers du livre», une journée dédiée à la jeune histoire des bibliothèques numériques européennes.
L'entrée est gratuite et sans inscription, cette journée se tiendra le jeudi 29 novembre 2012, en présence de représentants de trois bibliothèques nationales - la Bibliothèque nationale de France, la British Library, l'Österreichische Nationalbibliothek. Cette journée évoquera les trajectoires numériques de ces trois établissements, envisagées sous quatre angles : les collections, l’insertion dans l’économie numérique, les organisations et métiers, la recherche.
En conclusion, un invité exceptionnel, Paul LeClerc, ancien directeur de la New York Public Library, viendra porter un regard américain sur cette numérisation européenne. Cette journée est organisée en partenariat avec l'Ecole nationale des chartes et avec la collaboration de l'ENSSIB.
Programme détaillé et informations pratiques dans l'agenda culturel de la BnF à l'adresse suivante :
http://www.bnf.fr/fr/evenements_et_culture/auditoriums/f.ateliers_livre.html?seance=1223908407711
Enfin, last but not least, un jeune chercheur aimerait savoir si l'un de vous aurait des informations sur un relieur de la ville de Besançon, nommé Noël, mort vers 1823, et contemporain de Bozerian. En sauriez-vous plus?
H
3 commentaires:
Un vieux chercheur peut préciser au jeune chercheur que Jean-Claude Noël (1752-1821), relieur à Besançon, est né et mort dans cette ville.
Mis au même niveau que les grands relieurs tels Derôme par les historiens de la reliure, ces derniers n'en savent pas plus.
Un érudit bizontin pourrait peut-être nous en dire davantage et localiser quelques-unes de ses reliures ?
Fléty : ou comment faire trois lignes avec presque rien :
"Noël, relieur à Besançon. Exerçait durant le premier quart du XIXe siècle qui jouissait d'une certaine réputation régionale."
British Library :
Part of the Charles Ramsden Collection of Signed Bindings. See Julien Flety, Dictionnaire des reliures francais ayant exerce de 1800 a nos jours, 1988. Macchi states; first half century, Besançon(?), bound by Noel. Examples of his work are illustrated in the Schiff's collection (S. de Ricci, French signed bindings, III, 224-225). He worked about 1803-1805 and possibly considerably later, as Lesne evidently considered him as a contemporary about 1820 (C. Ramsden, French Bookbinders, p. 147).
Paul Culot:
Une exemple de reliure de Noël, pein maroquin doublé et gardes de maroquin… la signature du relieur est manuscrite au dos de la garde antérieure, "Relié par Noël".
Lauverjat
Heureux de constater que j'en sais plus que Fléty.
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