« Après le plaisir de posséder des livres, il n'en est guère de plus doux que celui d'en parler. » Charles Nodier

"On devient bibliophile sur le champ de bataille, au feu des achats, au contact journalier des bibliophiles, des libraires et des livres."
Henri Beraldi, 1897.

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lundi 29 juillet 2013

Les Etats-Unis rendent deux livres anciens, volés à la Suède

Amis Bibliophiles bonjour,

Il s'appelait Anders Burius, il était directeur de la section des manuscrits au sein de la Bibliothèque Nationale de Suède.

Entre 1995 et 2004, Anders Burius, a dérobé 56 livres conservés dans les collections dont il avait la charge, avant d'être arrêté puis de se suicider après avoir confessé ses vols (pour une valeur totale d'environ 5 millions de dollars).

Plusieurs de ces ouvrages ont fait l'objet d'une enquête obstinée de la part du FBI: perdus du vue, puis retrouvés pour certains dans une vente Ketterer Kunst à la fin des années 90. Deux d'entre eux ont finalement été retrouvés et seront remis à la Bibliothèque Nationale de Suède: il s'agît d'une Description de la Louisiane, daté de 1683, et rédigé par le missionnaire et explorateur français Louis Hennepin, ainsi que d'une collection allemande d'illustrations de l'artiste américain Henry Lewis, imprimée à Düsseldorf entre 1854 et 1858.


C'est un libraire américain, Stephan Lewentheil, situé à Baltimore, dans le Maryland qui a du oeuvrer pour permettre la restitution: celui-ci avait acheté les ouvrages chez Ketterer, avant d'apprendre avec étonnement et par le FBI que les livres étaient volés.
Pour pouvoir les récupérer, Lewentheil a dû racheter à ses frais les livres qui avaient continué leur cycle auprès de particuliers.  « Tout délit est condamnable, mais pour moi, le vol de biens culturels est le pire, parce que c'est le patrimoine d'une nation que vous dérobez », assure-t-il.

On peut saluer sa conscience (professionnelle et personnelle), tout en notant, au passage et avec grand regret, que comme souvent ce sont les conservateurs qui sont parfois à l'origine de ces vols d'ouvrages qu'ils sont supposés protéger.

A noter que Burius, pour masquer ses vols, avait également dérobé les catalogues de la bibliothèque dans lesquels ils étaient référencés. Après enquête il apparu finalement qu'il volait des ouvrages depuis 1986 au moins, les revendant, contre un paiement en espèces, à des clients qui ne lui demandaient jamais d'où venaient les livres ou via la société de vente aux enchères allemande. Il enlevait d'ailleurs préalablement les marques d'appartenance.

Nombre d'entre eux furent écoulés via Ketterer Kunst, dont la légèreté surprend, tout comme surprend légèreté de la Bibliothèque Nationale de Suède, qui n'a jamais communiqué de liste de ces ouvrages volés...

H

2 commentaires:

Pierre a dit…

Les conservateurs ne sont pas moins ni plus corruptibles que les autres classes de la société. Je ne pourrais pas voler mais acheter un ouvrage au pédigrée imprécis ? Qui sait...

Je n'ai jamais été confronté à une affaire louche mais l’honnête homme que je suis serait bien seul en face des trois autres (collectionneur, amateur et commerçant réunis) qui lui font face ;-)) Pierre

Olivier a dit…

Ca me rappelle un excellent sketch de Desproges "les rues de Paris ne sont plus sûres", qui deviendrait "les allées des bibliothèques ne sont plus sûres".

http://www.youtube.com/watch?v=ejVrbqEUnec

En tout cas un libraire qui fait honneur à cette belle profession!

Par contre je n'ai pas bien compris : ce libraire a racheté tous les exemplaires en vue de la restitution?

Bonne soirée estivale!
Olivier

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