« Après le plaisir de posséder des livres, il n'en est guère de plus doux que celui d'en parler. » Charles Nodier

"On devient bibliophile sur le champ de bataille, au feu des achats, au contact journalier des bibliophiles, des libraires et des livres."
Henri Beraldi, 1897.

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mardi 17 septembre 2013

Emois dans le microcosme martiniste, ou le vol de la bibliothèque de Robert Amadou

Amis Bibliophiles bonsoir,

Le microcosme des bibliophiles reste souvent mystérieux aux yeux des non-amateurs, mais que dire de l'univers feutré des amateurs d'ésotérisme, de franc-maçonnerie ou de martinisme? C'est un monde secret...

C'est ce monde secret qui a vécu un épisode fort singulier pendant l'été avec la vente d'une partie de la bibliothèque de Robert Amadou. 

Robert Amadou (1924 - 2006) est un auteur qui a joué un rôle important dans la diffusion de la parapsychologie en France et surtout dans l'étude de l'ésotérisme (franc-maçonnerie, martinisme, soufisme, etc.). 


Au cours de sa vie, Robert Amadou a constitué une considérable bibliothèque de recherche, et c'est le vol présumé de cette bibliothèque qui a rompu le silence feutré du petit monde de l'ésotérisme pendant l'été. 

Ainsi, Wikipedia consacre-t-elle un chapitre à cet incident: "la bibliothèque de Robert et Catherine Amadou, l’outil d’une vie de travail, toute entière consacrée, dans le dénuement, à l’étude de nos chers objets et au service de la cause, cette bibliothèque a fait l’objet d’un vol considérable de plus, voire de beaucoup plus de 5000 ouvrages, de très nombreux documents d’archives, de manuscrits et d’imprimés. 

Dans une lettre publique datée du 7 juillet 2013 Jean François Var confirme le vol avec ces propos  : «Puis vint un moment où les ressources d’Henri M. se trouvèrent drastiquement amputées du fait de circonstances qu’il n’y a pas lieu de conter ici, et il se trouva en peine d’acquitter le loyer du stockage... La tentation lui vint alors, et il ne sut hélas pas y résister, de commencer à se rembourser de ses débours, qui se montaient en gros, déménagements et loyers inclus, à plus de 50 000 €. Il commit alors une double faute : ce qu’il faut bien qualifier de vol, et aussi, par une fierté mal placée, de ne s’être pas ouvert à ses amis intimes de cette situation à laquelle ils auraient pu l’aider à trouver des solutions.» 

À la suite de la révélation de ce vol, le responsable de ce dernier a été écarté de l'obédience à laquelle il appartenait. Voici les propos du Grand Prieuré des Gaules dans un communiqué du 9 juillet 2013: 

"À la demande du Grand Maître du Grand Prieuré des Gaules, le Grand Maître adjoint Henri M. a démissionné de toutes ses fonctions au sein du GPDG et de son appartenance au GPDG".

À l'heure où beaucoup de ces ouvrages et de ces documents se retrouvent dans le commerce, Catherine Amadou prie ses amis de publier l'annonce suivante :

« Catherine Amadou et les trois enfants de Robert Amadou (conjoint survivant donataire et héritiers de R.A.) tiennent à vous informer que la Bibliothèque de Robert Amadou a fait l’objet d’un important vol (plus de 5 000 livres, XVIe - XXIe siècles, des manuscrits) Ils mettent en garde les amateurs sur l’origine frauduleuse des livres ou des papiers qui en proviendraient. Cette origine frauduleuse étant d’ailleurs souvent ignorée des intermédiaires qui mettent en vente tel ouvrage dédicacé à R.A. par un grand nom de la littérature ou tel rare document d’archives d’un cercle martiniste de la Belle Epoque. La famille met en ce moment en place un dispositif juridique pour faire valoir ses droits."

Une triste histoire semble-t-il, qui a fini par atteindre l'univers de la bibliophilie puisqu'il semble qu'une partie des documents incriminés ont été mis en vente par la maison lyonnaise De Baecque & Associés au mois de juillet dernier (http://www.debaecque.auction.fr/FR/v21776-de-baecque-associes-photographies-des-xixe-et-xxe-siecles-autographes-documents/index_p7.html).

Ces faits laissent songeur. Songeur, quant aux démarches qui vont devoir être effectuées, je l'imagine, auprès des acquéreurs des lots lors de la vente. Songeur aussi quant aux dispositions que devrait prendre chaque bibliophile avant de disparaître: laisser un catalogue, une estimation de la valeur, désigner des héritiers, organiser une vente de son vivant... On ne le fait pas bien sûr, mais ne devrions-nous pas, enfin, ne devriez-vous pas, chers amis, puisque moi, évidemment, j'assisterai à votre vente :)

H

20 commentaires:

Anonyme a dit…

5000 ouvrages, 50000€, il en fallait du courage pour vendre des ouvrages à 10€ de moyenne
Je vais faire attention à mes livres de poches, on ne sais jamais..

Yohann

Anonyme a dit…

sait

Louisette a dit…

Triste histoire !

Pierre a dit…

Il n'y a pas que les conflits guerriers pour disperser, de façon indue, de belles bibliothèques. Les conflits familiaux s'en chargent souvent. On peut aussi faire appel aux amis... Les francs-maçons ne le semblent pas plus que les autres ;-)) Pierre

Anonyme a dit…

"Ce qu'il faut bien qualifier de vol" mais y a t'il eu vraiment vol ??? Ou quand la famille se rends compte après coup et après les avoir négligés, que les papiers et documents accumulés emmerdant par la place qu'ils tenaient, avaient une belle valeur commerciale !... Le jour de mes funérailles je veux que l'on passe Money des Pink et le vol du bourdon message codé pour mes héritiers. Six ans pour se réveiller juste après les ventes, étrange non !

Signé : Un bibliophile avec plusieurs tonnes de livres et document, une plaie sans valeur pour les héritiers à confier à un tiers ou un cadeau magnifique à valoriser ??

GDS a dit…

Malheureusement cher Bibliophile Anonyme quant on ignore l'histoire on évite de dire des énormités pareilles.

Je ne sais pas si vous avez lu, mais c'est JF Var le premier, qui qualifie cette dispersion de vol. Bien placé puisque c'est ce dernier qui a d'ailleurs remis les documents au démissionnaire du GPDG sans que la famille soit au courant.


Il est tellement crédible de dire que Robert & Catherine, tout de même bien calés dans leurs domaines, ignoraient la valeur commerciale de ce qu'ils possédaient. Si ce n'était pas ridicule ça serait risible.


Anonyme a dit…

Alors rions, ce que je trouve très désagréable c'est cette campagne de médiatisation faite autour du mot "vol" il y a une différence entre l'action de voler un bien, et l'action de mettre en vente dans le cadre de sa gestion, peut être de manière mal opportune (cela l'avenir le dira si une plainte est recevable) un bien qui vous a été confié sur le long terme, ceci n'est pas un vol, une erreur de gestion peut être. Comment parler de vol alors que les biens avait été confiés au vendeur ! Les mots ont un sens, et le réveil est tardif. Si cela vous rassure il y a eu plein de précédents dans d'autres successions, et ma remarque se voulait générale et humoristique. Comme disent les enfants donner c'est donner, reprendre c'est voler, qui est qui ?

Anonyme a dit…

C'est pas gagné pour les récupérer

L’article 2279 du code civil
En fait de meubles, la possession vaut titre.
Néanmoins, celui qui a perdu ou auquel il a été volé une chose peut la revendiquer pendant trois ans à compter du jour de la perte ou du vol, contre celui dans les mains duquel il la trouve ; sauf à celui-ci son recours contre celui duquel il la tient.



D’autre part d’après l’Article 2280 code civil.

Si le possesseur actuel de la chose volée ou perdue l'a achetée dans une foire ou dans un marché, ou dans une vente publique, ou d'un marchand vendant des choses pareilles, le propriétaire originaire ne peut se la faire rendre qu'en remboursant au possesseur le prix qu'elle lui a coûté.

J.

GDS a dit…

Je ne vois pas en quoi cela vous défrise ainsi que Var, tout de même bien informé annonce lui même un vol à l'attention du "vendeur".

Posons un postulat.

Je me retrouve avec des livres vous appartenant, sans même que vous soyez au courant qu'ils sont ma garde. Et je les vends en cachette, sans prévenir personne. Et vous découvrez les faits chez un libraire où vous retrouvez des ouvrages dédicacés à votre nom.
Bien entendu vous ne parlerez pas de vol.

Ce qui gène dans le monde bibliophile autour du mot vol, est que si il y a vol, il y a recel, et bien des libraires, et même des salles de ventes De Baecque qui étaient prévenus, ont vendus des livres de cette bibliothèque, avec plus ou moins bonne/mauvaise foi.

Les biens n'ont pas été confiés par la famille au vendeur, mais renseignez vous au lieu de faire votre propre campagne de désinformation.
Les mots ont en effet un sens, et si vous trouvez le réveil tardif, demandez vous pourquoi.
Je ne trouve pour ma part aucune justification à cette "dispersion", de livres documents etc etc

Anonyme a dit…

Dans sa lettre du 7 juillet Mr Var tout en l'accusant de vol disculpe le vendeur puisque ce ne serait pas pour enrichissement personnel, mais pour rembourser déménagement et loyer du stockage de cette bibliothèque s'élevant à plus de 50000 euros, ce serait donc bien juste un problème de gestion. Posons un autre postulat on vous confie une bibliothèque, son déménagement, le loyer des lieux...soit vous êtes mécènes et assumer tout sans rien demander soit au bout de plusieurs mois ou années, vous essayer d’équilibrer les comptes, devant en vendre une partie. Effectivement je ne connais pas le dossier, mais j'analyse juste avec les documents que j'ai pu lire depuis quelques semaines. J’arrête là la polémique et ne posterai pas d'autres commentaires car je ne voudrais pas commenter une affaire non jugée que je connais mal, loin de moi l'idée de faire de la désinformation, simplement une petite analyse des divers articles lu sur le net.

Anonyme a dit…

Tout cela est pour le moins occulte.
Le billet n'ai pas clair.
Quels sont les faits annoncés ?

Amadou possédait une bibliothèque importante, soit. Pour le reste rien de clair.

Le dit Henri M. semble avoir été en possession des livres. A quel titre ? Personne ne semble remettre en cause le fait qu'il ai eu le droit de les avoir. Qui les lui a confié avec quel mandat ?
Il payait le loyer de stockage avec ces deniers personnels ?

Ensuite certains ouvrages ont été vendus et annoncés comme étant volés à la famille.

Par ailleurs, d'autres personnes ont revendiqué la possession de certains ouvrages passé en vente en juillet.... Soit disant un don d'Amadou. Livre donné, mais pourtant stocké par Henri M. ???

Nous espérons qu'un publicité sera aussi faite si un non lieu est prononcé dans cette affaire

GDS a dit…

Cher Anonyme,
Vous choisissez de ne pas répondre à mon simple postulat libre à vous.

Vous pouvez en poser des centaines d'autres. Le mien avait au moins l'avantage de reposer sur des faits.

Pas pour enrichissement personnel, par mécénat surement. 5000 livres, mais nul part il n'est fait mention des manuscrits de Barlet, Guaita, St Yves etc etc vendus en 2011 et 2013. Etonnant non ?

Si il ne pouvait pas assumer la garde pour laquelle il c'était proposé, il pouvait toujours se manifester pour trouver d'autre solution, et il est certain qu'une solution aurait été trouvée (comme le dit Var)

Vendre en douce des documents et archives ne souligne pas une bonne foi maladive.

Qui lui a confié ? Et bien Jean François Var comme dit dans son billet.





Anonyme a dit…

Jean François Var ? mettons.

Et d'où tenait-il les livres ? Un don d'Amadou à la GPDG ?

Anonyme a dit…

Au début j'ai cru que vous parliez tous de Jean Amadou ...

Errare humanum est ... amor librorum etc.

Signé,
Un franc du collier

GDS a dit…

Je vous invite à lire le communiqué de Var. Ce n'était pas lui qui avait garde des livres, il a servi d'intermédiaire.

Un don au GPDG très très peu probable...

La demande de démission de Henri M. du GPDG est aussi du au fait que cette histoire est tout à fait saine bien entendu.

GDS a dit…

>Anonyme a dit…
>Au début j'ai cru que vous parliez >tous de Jean Amadou ... Errare >humanum est ... amor librorum etc.
>Signé,Un franc du collier

Presque ce sont les livres d'Amadou & Mariam.

Anonyme a dit…

Bon finalement un dernier commentaire, ce deuxième postulat repose sur ce qu'écrit Jean François Var lui même dans sa lettre publique du 7 juillet ou il accuse de vol mais fournit deux lignes avant, tous les éléments clairs pour la défense du présumé voleur, ou présumé innocent ? ;). CQFD Cette lettre est un vrai acte manqué ou une grosse bourde rédactionnelle. En tous cas il faut éviter de défendre la personne que l'on accuse dans la même lettre :" il a commencé à se rembourser ses débours qui se montait en gros à 50000 euros " il a simplement récupérer son dû peut être pas de la bonne manière ? mais quoi de plus humain...et logique.

Hugues a dit…

Je tiens à préciser devant l'emballement des commentaires... que n'ayant pas d'informations supplémentaires ou autres que celles que j'ai glanées ici ou sur internet au cours de l'été, je me suis contenté de reprendre et de citer ces informations.

Visiblement l'histoire est complexe, et il est vrai en tout cas que cette bibliothèque a suivi un chemin semé d'embûches... un chemin fort étonnant.

Hugues

Anonyme a dit…

Oh et bien il a bien fait dès lors ! Et doit-on lui dire merci d'avoir dépouillé la veuve de qui était tout de même sa propriété ?

Olivier a dit…

J'ai rien compris. Mais ça a l'air super grave et important.
Olivier

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