Amis Bibliophiles bonjour,
Le
XIXe siècle voit la consécration de relieurs célèbres au sommet de
leur art, portés au pinacle par les bibliophiles. Il n’en reste pas moins une
majorité d’artisans relieurs anonymes pour lesquels la vie fut laborieuse et
difficile.
Pierre
François Labitte est né à Gournay-sur-Aronde aujourd’hui dans l’Oise le 23
ventôse de l’an II. Il est fils de Jean François Labitte, instituteur.
Instituteur à son tour, à Tricot, département de l’Oise, il y épouse à l’âge de
vingt-quatre ans, le 29 octobre 1817, Marie Margueritte Hallot de neuf ans son
aînée. Ils ont deux fils nés à Tricot, Cyr François Florent, né le 4 août 1818
et Théophile Alexandre Désiré né 14 mai 1823.
En
1827, nous retrouvons la famille installée à Senlis. Pierre François y exerce
le métier de relieur. Il se qualifie toujours d’instituteur bien qu’il ne soit
pas certain qu’il exerce encore cette profession. Il est également serpent à la
cathédrale, fonction pour laquelle il est rémunéré 200 francs par an par la
fabrique.
Le
serpent est un instrument à vent qui accompagne le plain-chant des offices
religieux. Le corps de l’instrument est en bois recouvert de cuir et
l’embouchure est en cuivre. L’instrument adopte une forme en « S »
qui lui donne son nom et celui de l’instrumentiste.
En
1841, la famille habite au 8, rue Saint-Hilaire à Senlis. À partir de 1845,
Pierre François exerce, conjointement à la reliure, le métier de libraire. Nous
perdons sa trace en 1856.
À
cette date son fils aîné, Cyr François, relieur depuis 1847 au moins, reprend
l’atelier de reliure à la même adresse où il vit seul.
Nous
avons retrouvé un unique livre relié par lui et signé de son tampon
« Labitte Hallot relieur à Senlis ». Il s’agit d’un guide Roret, sur l’art du praticien, petit
in-8, soigneusement relié en veau vert.
Les plats sont encadrés d’un filet doré
et d’une roulette dorée à la mode de 1820, le dos à nerf est orné de fleurons
dorés et du titre doré. L’un d’entre eux représente curieusement une grappe de
raisins. La décoration est appliquée sans génie.
Qu’il
nous soit permis ici de former l’hypothèse que les Labitte aient travaillé pour
Régnier, imprimeur libraire de Senlis qui proposait à cette époque des livres
reliés bien qu’il n’y ait pas de trace d’un atelier de reliure intégré.
Cyr
François avait hérité d’autres qualités paternelles puisqu’il était également
serpent et basse de la cathédrale en 1844, fonctions qu’il dut quitter après un
différend avec le curé. En revanche, il y jouait toujours de la contrebasse aux
enterrements en 1870.
Cyr
François Florent Labitte meurt à son domicile le 18 avril 1878, comme le
témoignent son frère et un chantre de l’église.
Le frère cadet Alexandre
Théophile Désiré Labitte, était commis libraire chez son père en 1845. Il signe
« Labitte fils ». Il avait épousé, le 12 mars 1845 à Senlis, une
modiste, Adèle Louise Elisabeth Liefquin. Le couple a quitté Senlis en 1851,
laissant à la garde des grands-parents une petite fille, Blanche Maria, âgée de
six ans. Alexandre Théophile Désiré s‘est installé à Paris, 4, rue
Hautefeuille, où il exerce la profession de libraire éditeur en 1878.
Lauverjat
1 commentaire:
Un nom que l'on n'oubliera pas : Labitte Désiré. Pierre
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