Amis Bibliophiles bonjour,
L'un de vous proposait récemment que les lecteurs du blog m'envoient un court article au sujet de l'un des livres de sa bibliothèque. Excellente idée et j'attends vos envois à blog.bibliophile@gmail.com.
Point besoin de m'adresser un long texte, une page et quelques photographies suffiront.
Jessy a été le premier à m'envoyer un article, que je vous propose ci-dessous. A votre tour!
....
Lettres d’amour fictives écrites en latin par Ovide aux alentours de l’an zéro, les épîtres héroïdes d'Ovide mettent en scène des héros de la mythologie en correspondance, Pénélope à Ulysse, Briséis à Achille, Ariane à Thésée, Paris à Hélène…etc.
Sorte de Spin Off de la littérature mythologique, Ovide s’est inspiré des œuvres d’Homère et de Virgile pour créer cet écrit original et romantique.
De nombreux ouvrages ont été imprimés à partir des écrits originaux du poète. La première traduction Française est d’Octavien de Saint-Gelais, le manuscrit fut rédigé entre 1468 et 1502. Nous pouvons y observer de somptueuses gravures des amoureuses en train de rédiger les lettres (voir photo). Le manuscrit est actuellement conservé à la BNF.
Pour ma part, l’édition que je possède date de 1621 chez Toussainct du Bray. In-8 maroquin rouge. Monogramme double M liés dont un renversé, accompagné de quatre Fermesses dans un médaillon ovale et de Fermesses aux angles.
J’ai essayé de rechercher les origines de cette reliure. L’ouvrage est passé à la vente chez ALDE en 2009. Selon ALDE, « Olivier, pl. 1561 cite un fer non identifié assez proche de celui-ci ».
De mon côté mes recherches n’ont pas donné grand-chose non plus. Quelques suppositions un peu abracadabrantes, voici ce que j’ai trouvé (et on ne rigole pas svp) : l’ouvrage aurait pu appartenir à Marie de Médicis (1575-1642), l’époque colle et le double M également. La traduction est donnée notamment à Lingendres, qui était un proche de la reine. Les Fermesses, qui signifient fidélité et amour, étaient fréquemment utilisées entre 1550 et 1650 pour les échanges amoureux. Peut-être était-ce le cadeau d’un amant ?
J.
5 commentaires:
L'ouvrage est "dédiées à la Royne mère du Roy" par les traducteurs, donc effectivement à Marie de Medicis, sans lui avoir forcement appartenu, le relieur a sans doute rendu hommage à cette dernière en inscrivant son chiffre, sur le plat. Après pour prouver que le livre soit de sa bibliothèque c'est une autre histoire, il faudrait trouver des reliures équivalentes ?
Daniel B.
Restons prudents... le double M inversé est fréquent aux XVIe et XVIIe s. sur les reliures et il désigne des personnages variés (les Montmorency, etc.). Cette reliure sur Ovide, quoique de qualité, parait bien modeste pour appartenir à Marie de Médicis...
Bonjour
"L'armorial du bibliophile" de Ionis Guigard (1870/73)donne pages 23/24 la reproduction de 3 reliures aux armes de Marie de Médicis : deux avec les deux "M" et un "H" (Henri) entrelacés situés en écoinçons d'un décor aux armes de France et de Toscane entourées des cordons symboles de la viduité et une avec un semis à pleine page de deux " M" entrelaçés sans autre décor que de discrètes fleurs de lys .
Cordialement et meilleurs vœux à tous
Claude MARTY
ce livre est passé plusieurs fois en vente chez Alde, notamment le 25 novembre 2008, lot 126 (estimation 1000 à 1200 euros) puis le 28 mai 2009, lot 78 (estimation 600 à 800 euros), puis le 6 octobre 2009, lot 69, estimation 300 à 400 euros.
Je ne sais pas trop quoi penser de ces estimations...
On le retrouve dans le catalogue 9 (en 2012) de la librairie de l'Agora avec ce commentaire :
Reliure au chiffre composé d’un double : M, accompagné de quatre fermesses, peut-être le chiffre de : H L Habert de Montmort, ou Claude V, Molé, seigneur de Ronceray en Champagne. Olivier pl 1335
Je n'ai pas d'O.H.R. mais la réponse s'y trouve certainement non ?
B.
Enregistrer un commentaire