« Après le plaisir de posséder des livres, il n'en est guère de plus doux que celui d'en parler. » Charles Nodier

"On devient bibliophile sur le champ de bataille, au feu des achats, au contact journalier des bibliophiles, des libraires et des livres."
Henri Beraldi, 1897.

frise2

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mardi 4 mars 2008

Débat : vendre ou ne pas vendre, et comment?

Amis Bibliophiles Bonsoir,

Je rebondis sur le commentaire de Jean-Paul qui a suivi le portrait d'un bibliophile que j'ai mis en ligne hier.

Certains bibliophiles refusent ne serait-ce que l'idée de se séparer de leurs ouvrages, pour d'autres, comme moi, c'est une dimension normale de la bibliophilie, destinée en général à "améliorer", voire à financer de nouveaux achats importants.

Mais quelles sont les possibilités pour vendre ou léguer tout ou partie de sa bibliothèque, que l'on ait changé de marotte, besoin d'argent ou même pour nos héritiers.

J'avoue que de mon côté, n'ayant pas une bibliothèque qui me semble le justifier, j'écarte la possibilité de la léguer à une bibliothèque. Je crois que si la question se posait, je mettrais plutôt mes livres en vente dans une salle des ventes, les proposer à un libraire n'étant que la dernière extrémité.

Et vous?

1. acceptez-vous l'idée de vous séparer de vos livres?
2. si oui, comment envisageriez-vous la chose?

H

27 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonsoir à tous,
Pendant longtemps, je ne m'étais même pas posé la question de vendre des bouquins. Impensable! Quelques bd achetées en double, des livres de poche que j'ai racheté en meilleure édition, etc. Oui.
Mais en fait, pour en acheter de nouveaux plus beaux, dans de meilleures reliures, qualité, etc., j'ai finalement mis quelques livres en vente, sur Priceminister. Pour le moment... Je les vendrai sûrement sur ebay d'ici quelque temps.
Ils font partie des livres que j'achetai "en masse" au début. Incomplets, éditions assez peu prisées d'œuvres anciennes, mauvais état. Toutes mes erreurs de jeunesse bibliophilique. Maintenant que mes domaines de prédilection sont bien définis, je n'hésite plus à me séparer des livres qui ne me servent plus, convaincu que j'ai été par le patron qu'il valait mieux avoir moins pour avoir mieux.

Donc, pour répondre à la question: vendre, oui, mais pas brader, et surtout pas céder gratuitement à une bibliothèque. Pas pour l'instant. Peut-être quand à mes 80 bougies je ne verrai plus que cette solution pour sauvegarder l'intégrité de mes livres.

Gonzalo a dit…

Je disais hier que je n'ai rien contre l'idée de me séparer de mes livres, mais que l'idée de me séparer de ma bibliothèque m'est odieuse. Un scandale! Comment peut-on, sauf énorme impératif financier, l'envisager?

Vendre des livres, oui, sans problème, pour faire de la place, parce que l'on s'en lasse, parce que l'on a besoin d'argent. Mais toujours en garder! Vendre des pièces individuelles, mais garder une bibliothèque, c'est cela qui compte pour moi.

La question du don à une bibliothèque est intéressante. Je n'ai rien contre, mais si je le fais un jour, cela sera par testament et certainement pas de mon vivant (notez que j'ai le temps et que je ne suis pas pressé...).
Après, je trouve que c'est un bon moyen d'être sûr que les ouvrages soient bien conservés (encore que...), et cela peut être un moyen "d'exister" après sa mort, si on admet qu'une bibliothèque est souvent plus "ressemblante" qu'un tableau.
Mais tout ceci se discute. Si je devais donner mes livres à une bibliothèque, une chose est sûre: ce serait dans l'une des rares bibliothèques publiques (ou universitaires) qui ont compté pour moi et dont j'aime le fond.

Pierre a dit…

Hugues,

Personnellement, je n’ai jamais vendu un seul livre de ma vie. Ils contiennent tout ce que j’aime dans la vie. L’intelligence, la culture, la beauté, l’amour et l’humour. Tout est bien rangé dedans et comme j’ai une mauvaise mémoire, je les garde ! Et pourtant, demain je vais tous (ou presque) les vendre, et avec le sourire s’il vous plait !

S’est, en effet, posé pour moi il y a quelques années le problème du partage et de la transmission de ce savoir. J’ai trouvé la solution à votre deuxième question à ce moment.
Il est bien évident que je vous demanderai la plus grande discrétion dans la divulgation de ce secret…

Je vais vendre mes jolis livres dans une jolie boutique dans une jolie région et entouré de charmants amis. Je vais croiser des gens cultivés et bien élevés pour qui les contingences financières n’existent pas. Mes proches vont admirer mon audace et mon flair à l’orée d’une nouvelle réussite financière. Et comme je vivrais heureux, je vivrais longtemps et en bonne santé… J’ai même acheté le gilet paysan et sa montre gousset qui va avec. J’attends la blouse avec ses coudes en feutrine pour bientôt…

Bon pour l’instant, je tâtonne un peu… Mes enfants s’inquiètent autant pour eux que pour moi de ma reconversion hasardeuse. Ma femme retravaille et il m’arrive d’avoir des accès de lucidité, heureusement passagers !

Le truc : Pour vendre un livre que l’on aime… Il suffit d’écrire son prix en haut et à droite de la première page et d’avoir envie de le faire partager.

Cordialement. Pierre

Anonyme a dit…

Bonsoir,
Ayant trois bibliothèques, j'ai trois politiques à cet égard.
1) ma bibliothèque de travail d'universitaire qui ira à une bibliothèque... universitaire. Les livres scientifiques sont d'une insigne rareté, difficiles à trouver et, en tout état de cause, bien au-delà du temps et des budgets que peuvent y consacrer les bibliothécaires (si vous saviez les conditions d'édition [et les tirages!!] des livres universitaires [la bibliophilie du 22ème siècle...!]).
2) ma bibliothèque de loisir, d'oeuvres contemporaines, etc. qui ira à ceux qui en voudront.
3) ma bibliothèque de livres anciens, qui va et vient autour d'un noyau dur que je m'attache à enrichir. A y réfléchir "ma bibliothèque" (lorsque j'y pense à voix haute) est ce noyau dur. Le reste me sert à l'enrichir lorsque je suis déçu d'un achat, que j'ai obtenu un meilleur exemplaire, etc. A lire régulièrement le blog, la progression semble la même : les achats multiples et compulsifs, le recentrage sur un certain nombre de thèmes puis l'exigence de plus en plus forte lorsque la seconde étape est atteinte... Aussi, j'ai des livres qui ne m'intéressent plus que je vends pour financer ceux que j'attends. En lisant le joli portrait d'Eric,je me disais que, piètre élève en mathématiques et en physique, mes deux tomes des Mémoires de Mathématique et de Physique rédigés à l'observatoire de Marseille (1755 et 1756), après le plaisir qu'ils m'avaient procuré à propos de l'astrologie, des poids et mesure de chine et des moulins polonois, pourraient bien me quitter, ayant épuisé les joies qu'ils m'ont procuré...
N'étant pas fortuné, je vends (comme la plupart d'entre nous me semble-t-il...?) les satellites (qui m'ont tous fait plaisir) qui tournent autour de mon "noyau dur".

Reste qu'il est des volumes qu'il faudra me retirer de mes mains froides (et ensuite, advienne que pourra ;-)))
Bien à vous tous,
Olivier

PS : Pierre, il faudra nous donner l'adresse... Votre démarche est, à vrai dire, la seule que je puisse envisager.

Anonyme a dit…

Si j'ai bien compris, Olivier est Cadet Rousselle : 3 bibliothèques, 3 maisons, 3 habits, 3 chapeaux, 3 cheveux, 3 "beaux yeux", 3 garçons et 3 filles, 3 gros chiens... et 3 deniers pour toute fortune, peu pour acheter des livres !

Anonyme a dit…

Bonjour.
Pour ma part, vendre un ouvrage n'est pas un crime en soi.
Jeune bibliophile (enfin je l'espère encore après avoir soufflé hier mes 33 bougies)je pense en être arrivé au stade 2 à savoir celui d'être plus exigeant sur la qualité des ouvrages. C'est pour cette raison que je me recentre sur les reliures en maroquin et/ou aux armes mais cela demande un budget assez conséquent et mon petit salaire de prof me ramène vite à la réalité du monde.
C'est ainsi que je suis parfois amener à vendre les ouvrages acquis dans mes premières années bibliophiliques comme par exemple des grandes séries in-4 en 15 ou 25 volumes, qui, certes font un très bel effet sur les visiteurs qui viennent chez moi, mais qui si j'avais continué ainsi m'auraient obligé à dormir sur une chaise pour leur laisser jusqu'à mon lit (mais heureusement pas encore ma femme).
Aisni, je vends, pas souvent mais surtout par manque de place (jaurais dû être philateliste) et pour financer de nouvelles acquisitions.

Roger a dit…

Bonjour,

Héritier de la bibliothèque de mon grand père, j’ai mis un point d’honneur à la conserver dans de bonnes conditions et à l’enrichir du mieux que j’ai pu. Je ne suis qu’un simple trait d’union entre deux générations. Il ne m’est jamais venu à l’idée de faire autre chose que de la transmettre. Ce que mes héritiers en feront après mon départ, cela sera une histoire entre eux et leur conscience. En parallèle à cette bibliothèque exclusivement consacrée à l’histoire de ma province, j’ai constitué une collection autour de l’œuvre de Charles Nodier. Celle-ci rejoindra les collections d’une bibliothèque publique. Pour répondre à la question : Vendre ? Sans doute pas. Echanger, ou donner l’idée fait son chemin.

Anonyme a dit…

Héritier de la collection d'enclumes de ma grande-tante, j'ai mis un point d'honneur à l'enrichir et j'espère que mes enfants auront la décence de la léguer à un ferrailleur.
Je joue volontairement les provocateurs (mais c'est un débat, non?), mais l'idée est bien là. La bibliophilie n'est malheureusement pas héréditaire, et je ne me vois pas annoncer à mes héritiers "ce que vous en ferez à ma mort, cela sera une histoire entre vous et votre conscience"........ Amen!
De deux choses l'une, soit un de mes héritiers est bibliophile et alors la question ne se posera pas (malheureusement mes enfants ont 25et 28 ans et à moins d'une vocation tardive, cela n'en prend pas le chemin), soit il ne l'est pas, et plutôt que de leur laisser cet embarrassante demi-tonne de papier et de maroquin (enfin, "pas que"), j'ai pris depuis un moment la décision de disperser mes livres lors d'une vente, dans mes vieux jours.
Ainsi, les bibliothèques pourront acquérir les volumes qui leur plaisent (je vous rassure, cela coûtera moins au contribuable qu'un voyage en jet privé à New York), et les bibliophiles, jeunes et moins jeunes, pourront nourrir leur passion, comme je l'ai fait moi-même à mes débuts, ou encore aujourd'hui.
C'est pour moi un cycle naturel que le bibliophile contribue à alimenter... et je me félicite que les bibliophiles du passé n'aient pas tous légué leurs livres aux bibliothèques.
En passant, quand on sait ce qu'il advient des livres non-rares, mêmes anciens, dans les bibliothèques publiques cela fait frémir : empilés dans des caisses de cartons, entreposées dans des réserves, parfois à la portée du petit Libri du coin, etc.
Alors, foin des bonnes consciences et des hypocrisies, j'assisterai donc à la mise en vente de mes livres en salles, après en avoir préservé quelques uns. C'est d'ailleurs un événement moins rare qu'on ne le pense, ces ventes "du vivant".
Et puis, je me console en me disant que plus que des livres qui ne les intéresseraient guère, je lèguerai à mes enfants la possibilité financière de vivre leurs propres rêves, même si l'un d'entre eux nourrit celui de collectionner les enclumes!
Jean-Claude

Pierre a dit…

Il m'arrive de me relire... Il ne s'agissait pas pas d'un conditionnel présent radieux (je vivrais...) mais d'un indicatif futur radieux (je vivrai)! Pierre

Anonyme a dit…

Je me vois mal donner mes livres à une bibliothèque.
Je ne veux pas priver la prochaine génération de bibliophile de la chance de posséder, elle aussi, des livres rares.

Vendre à un libraire, pourquoi pas. L'inconvénient par rapport à une vente aux enchères, c'est l'absence de trace dans l'histoire de la fabuleuse vente de la bibliothèque "z1k". Sait-on jamais, on peut réver.
Dans une vente aux enchère, le commissaire priseur fera tout pour vendre aux mieux vos livres, mais c'est bien nous qui prenons les risques. Dans le cas d'une vente à un libraire, c'est ce dernier qui prends le risque, et le prix est librement négocié.
Le problème c'est que souvent, pour le bibliphile le livre est inestimable et son prix forcément élevé. La négociation avec le libraire est donc sans issue.
Dans la vente aux enchère, restent le rêve (très provisoire) de voir partir le livre au prix voulu et les frais sur le prix de vente .... inférieur à celui qu'aurait proposé le libraire ?

Eric

Roger a dit…

Je me suis mal exprimé sans doute lors de mon précédent message. Je voulais juste dire que je n’ai jamais considéré la bibliothèque familiale comme étant un bien personnel. Je n’en suis que dépositaire. Je laisse à la génération future le soin de se positionner sur le devenir de cette collection. Je n’ai rien a leur imposer. Si ils veulent la vendre, pour financer d’autres rêves ce sera leur décision. Par contre la bibliothèque que j’ai constitué autour de Charles Nodier, je me sens la liberté d’en disposer comme je l’entends. Et la donner à un service public permet à toutes les personnes qui n’ont pas les moyens de collectionner des ouvrages précieux, d’aller à leur rencontre dans ces bibliothèques. Il y a les bibliothèques que l’on reçoit et celles que l’on constitue. Leur devenir est-il le même ? Je n’en suis pas sur.

Gonzalo a dit…

>> "En passant, quand on sait ce qu'il advient des livres non-rares, mêmes anciens, dans les bibliothèques publiques cela fait frémir : empilés dans des caisses de cartons, entreposées dans des réserves, parfois à la portée du petit Libri du coin, etc."

Sombre tableau dressé par Jean-Claude, et qui est loin de ce que l'on peut voir lorsque l'on entre dans les bibliothèques.

Pour avoir non seulement visité mais "utilisé" plus d'une trentaine de bibliothèques publiques, et pour avoir eu l'occasion de visiter les magasins d'un certain nombre d'entre elles, je peux vous garantir que les livres n'y sont, dans leur ensemble, pas mal traités. Je dirai, d'après mon expérience, que les trois quart des bibliothèques s'occupent bien de leurs ouvrages. Le quart qui reste étant essentiellement constitué des bibliothèques qui n'ont pas conscience de ce qu'elles possèdent et qui n'ont pas les moyens de le savoir... J'ai déjà vu une bibliothèque avec un grand fond d'incunables dont le conservateur ne connaissait pas le latin (et m'a demandé de lui donner les dates d'un certain nombre de livres)... Mais même dans celle-ci, si les livres n'étaient pas valorisés, ils n'étaient ni maltraités, ni mal conservés.

L'argument "anti-bibliothèque publique" ne me semble pas valable: Un certain nombre de "bibliophiles" agissent aussi comme des irresponsables... Qui surveille la manière dont les reliures sont traitées? J'ai déjà entendu parler d'un collectionneur qui faisait tout relier en maroquin rouge, y compris des livres auparavant reliés aux armes ou à la dentelle... Les bibliothèques publiques sont loin d'être parfaites, mais les livres y sont plus en sécurités que ches les collectionneurs.

Mettre des livres en salle des ventes? Je n'ai rien contre, mais quand on voit la manière dont les livres y sont traités. Et la façon dont les libraires transportent leurs livres.... Vous parliez de livres empilés dans des caisses en carton? Très franchement, cela se voit plus souvent chez les libraires que dans le service public!

Anonyme a dit…

Une fois n'est pas coutume, je suis d'accord avec Jean-Claude... J'ai vu de mes yeux dans la bibliothèque de ma ville (30000 habitants, province), des bibliothécaires jeter (c'est le mot) dans des cartons des ouvrages 18ème en maugréant que cela leur prenait temps et énergie alors que personne ne vient les lire ou même les ouvrir... Et oui, la ville n'a pas d'université.

Je pense d'ailleurs qu'il ne faut pas confondre bibliothèque universitaire (c'est à dire là où ce type de livres est consulté, et où, incidemment, ils disparaissent... les exemples sont légion), et bibliothèque municipale d'une ville de taille moyenne dans laquelle vos livres légués ne seront pas inventoriés, pas fichés, bref, où on s'en contrefiche (ahaha).

Je suis aussi pour la mise en salle des ventes, cela fait tourner les livres, et vibrer les coeurs des bibliophiles. Car ne nous y trompons pas, si tout le monde donnait ses livres aux bibliothèques, il n'y aurait plus de bibliophiles à terme.... enfin, sauf certaines brebis gâleuses qui allègent les rayonnages des bibliothèques dont ils ont la charge pour remplir les leurs, quand ce n'est pas pour vendre les livres.

Etienne
P.S. : ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit, la majorité des bibliothécaires et conservateurs sont honnêtes, mais voilà....

Gonzalo a dit…

> Je suis aussi pour la mise en salle des ventes, cela fait tourner les livres, et vibrer les coeurs des bibliophiles.

Absolument d'accord avec cet argument, mais je maintiens que les bibliothèques publiques font dans leur ensemble un travail exceptionnel, surtout si l'on tiens compte des moyens financiers dont elles disposent et du peu d'attention que leur portent nos hommes politiques... Les livres de la nation sont traités comme l'est la culture dans ce pays.

Je ne parlais pas de bibliothèques universitaires, dont je fréquente peu les fonds anciens, mais des bibliothèques municipales dans lesquelles je passe deux ou trois journées par semaine. J'y ai rencontré plus de bibliothécaires compétents que d'incompétents, et aucun qui ne soit attentionné... Même le conservateur que je citais plus haut et qui n'avait pas de compétences particulière en matière de livres anciens cirait tous les ouvrages du fond une fois par an.

Le risque est plutôt celui inverse: j'ai eu très souvent affaire à des personnels qui avaient tendance à s'approprier le fonds de la bibliothèque, à vouloir le couver et le protéger trop, à le garder jalousement et à en jouir seul... Il est utile de rappeler à ceux-ci que c'est là le bien de la nation, et que la communication de ces ouvrages est un de nos droit et un de leurs devoirs.

Anonyme a dit…

Je ne sais pas dans quelle bibliothèque municipale vous avez vu un fonds d'ancien....
En tout cas, sans critiquer l'ensemble d'une profession et si on prend la peine de faire quelques recherches sur internet, on constate que les vols dans les bibliothèques sont :
1/ ultra majoritairement le fait d'employés de la bibliothèque, du conservateur au bibliothécaire.
2/ le fait des chercheurs et autres étudiants qui consultent les ouvrages.
3/ et de façon très anecdotique le fait des visiteurs...
Quand on a déjà senti le regard suspicieux d'un bibliothécaire sur soi, cela prête à sourire. A moins qu'il craigne que vous ne partiez avec un ouvrage avant lui!

Vous me direz, c'est logique qu'il y ait plus de bibliothécaires que de charcutiers qui volent dans les bibliothèques... Admettons, mais ça ne console pas.

Enfin, et vous aurez compris que je suis plutôt pour disperser mes livres lors d'une vente, si votre bibliothèque n'est pas exceptionnelle, il ne faut pas oublier que si l'institution à laquelle vous en faites don ne l'oublie pas dans ses réserves, où elle sera allègrement pillée ou détériorée... il est aussi tout à fait possible qu'elle mette vos livres en vente en salle!

Dans ce cas, ne vaut-il pas mieux, si l'on est un ardent défenseur des bibliothèques, vendre ses livres en salles et faire ensuite un don financier à sa bibliothèque favorite, pour qu'elle en fasse le meilleur usage?

Mon petit doigt me dit que ce n'est pas la voie que choisira le bibliophile qui s'imagine tant généreux. Pourquoi? Pour des questions d'ego mes amis... Avouons que ces dons caressent joliment les égos, non?

André

Gonzalo a dit…

>"Avouons que ces dons caressent joliment les égos, non?"

Evidemment oui. Mais cela ne commence pas au don, cher ami: cela commence par le geste même de collectionner. Il faut toujours être un peu mégalomane pour vouloir collectionner, non? Un peu d'ego en plus... ça ne change pas grand chose.


Quant à vos propos sur les bibliothécaires, je n'y réponds pas. Vous avez beau faire semblant de prendre des précautions ("sans critiquer l'ensemble d'une profession"), je trouve vos propos méprisants et méprisables.
Méprisant pour toute la profession que vous taxez de voleurs - sans autre fondement que des statistiques approximatives et mal interprétées (Le taux de détournement financier chez les banquiers? Le taux de faussaires chez les antiquaires? On commet évidemment plus facilement un délit quand on est au contact de l'objet du délits), et méprisable parce que vous n'avez visiblement jamais essayé de parler aux gens que vous insultez ainsi, vous n'avez jamais vu leur passion, leur serviabilité, leur attention et leur compétence.

Que vous ne vouliez pas faire don de votre bibliothèque à une institution publique, c'est votre droit et ça n'est pas critiquable.

Mais que les bibliophiles (car vous n'êtes, malheureusement, pas seul à tenir ce type de propos) arrêtent cinq minute de taper sur des institutions qui sont, certes, leurs concurrentes, mais qui font infiniment plus de bien au Livre qu'eux.

Tiens?! C'est la première fois que je m'énerve sur ce blog... Je vais me faire reprendre pas le boss...

Anonyme a dit…

Tu ne seras pas seul Gonzalo. Je te soutiendrai à 100 %.

Anonyme a dit…

Et moi de même! Pour connaître un certain nombre de bibliothécaires, je peux assurer que ce qui prédomine, c'est largement l'amour du livre. Et l'amour du métier également. Il y a sûrement des canards boiteux, tout comme il y a des policiers véreux, des politiques corrompus ou des médecins qui le sont autant que moi! Arrêtons de taper sur eux.
D'ailleurs, pour parler de fonds anciens, sachez que même une ville comme Mantes-la-Jolie possède un joli fonds ancien. Quoi qu'on en pense, la plupart des bibliothèques municipales de villes anciennes, et en particulier les centres culturels passés, ont des fonds anciens. Et les personnes qui en sont chargés y font souvent très attention.
Sachez également que beaucoup de bibliothécaires sont passés par des études d'Histoire ou d'Histoire de l'Art, et ils connaissent très bien le statut du livre en tant qu'oeuvre d'art et objet culturel majeur. Les taxer de dénigrement serait les insulter dans leur ensemble. Est-ce que vous diriez que les conservateurs de musée sont tous des voleurs qui disposent des tableaux comme ils le feraient de posters dans la chambre de leurs enfants? Et dire également que le conservateur du Louvres ou du Musée d'Orsay piochent continuellement dans les réserves? Je ne pense pas.
Et puis, il me semble qu'un livre ancien de bibliothèque publique est invendable. Donc, pour ce qui est des salles des ventes...
Pourtant, je l'ai dit dans le premier message, je ne vois pas d'intérêt à céder mes livres à une bibliothèque. Mais sûrement pas pour des raisons de malhonnêteté...

Raphael Riljk a dit…

Confiez votre collection aux archives départementales des Hauts-de-Seine - notule et liens utiles sur la collection Desguine
http://groups.google.com/group/livrancien/browse_thread/thread/a48256b99d278cbc/5dd59667df4ff085#5dd59667df4ff085,

pas au musée de Cincinatti (Ohio) - sur la collection Hauck, entre autres suivre : http://www.cincymuseum.org/information_center/press_room/press_releases/060706_history_of_book_auction.asp

Raphael

Anonyme a dit…

Gonzalo,

Vous n'avez pas tout à fait saisi ce que je voulais dire en parlant d'ego. Je précise : il est plus valorisant, vous en conviendrez de dire "je léguerai mes livres à une bibiothèque" plutôt que "je vendrai mes livres en salle". Ca flatte l'ego.

Je le redis, je ne jette pas la pierre à toute une profession. En ce qui concerne votre comparaison avec les banquiers, elle est assez spécieuse, que je sache il est peu de gens qui lèguent leur bas de laine à leur banquier!!! De la même façon comparer les faussaires, les antiquaires et le fait de leur léguer ses oeuvres d'art est... incongru.

Statistiquement, il est vrai qu'on commet plus de larcins quand on est en contact avec un objet, mais enfin, cela n'empêche pas d'être honnête. Pour résumer, en général on n'attache pas son chien avec des saucisses. J'ai bien envie de vous dire qu'il faudrait faire passer un test de non-bibliophilie aux bibliothécaires, mais cela ne préserve pas de l'appât du gain.

Le problème est peut-être simplement ailleurs, des bibliothécaires, assez faiblement payés (enfin, sauf les conservateurs de la BNF, somptueusement logés, ce qui ne les empêche pas d'escamoter semble-t-il...), en contact avec des objets de grande valeur... ce qui peut tenter, même les coeurs les plus endurcis.

Vous noterez que je n'ai pas dit que les bibliothécaires étaient malhonnêtes, mais que parmi les vols de livres, ce sont les employés de bibliothèque qui arrivent en tête. Je suis désolé, mais c'est bien le cas. Prenez le temps d'étudier la question. Je dressais simplement un palmarès, pour souligner que globalement, pour une collection de livres moyens, la bibliothèque n'est peut-être pas l'écrin idéal... entre entretien et disparition.

Le même problème se pose également dans les musées, je gage que vous en avez entendu parler.

Pour revenir à votre conclusion, les rapports entre les bibliophiles et les bibliothèques... Je vous avouerai que vous me surprenez, les quelques bibliophiles que je connais n'ont pour ainsi dire rien à faire des bibliothèques, ce sont deux mondes différents. Mais si j'ai bien compris, vous êtes étudiant, ce qui influe probablement sur votre jugement. Globalement, les bibliophiles actifs n'ont pas vraiment le temps d'aller dans les bibliothèques, hormis ceux qui effectuent des recherches. On s'en fiche, simplement.

Je n'ai donné mon avis que dans la perspective d'un legs ou d'une vente de mes livres, sinon, franchement, les bibliothèques n'ont aucun rapport avec la façon habituelle de vivre la bibliophilie.

Quelques mots pour Pilou... Bien sûr, les bibliothécaires aiment les livres, trop parfois, c'est ce qui est regrettable. Quand à votre comparaison avec les policiers et la politiciens, voire les médecins, je ne vois pas trop le rapport, on lègue rarement quelque chose à ces trois corporations... (encore que, le don du corps à la science existe aussi, mais alors, on abandonne tout espoir me semble-t-il). Quant à votre comparaison avec le Louvre et Orsay... je préfère vous renvoyer au HB52 de la BNF. Eloquent.

Enfin, la diversité des avis fait partie de la vie et je me réjouis que nous n'ayons pas le même... vous enrichirez les bibliotèques, voire les bibliothécaires, et moi je m'enrichirai aux dépends des futurs bibliophiles, après avoir fait tant de sacrifices tout au long de ma vie pour avoir acheté des livres.

Charles-André

Gonzalo a dit…

>"Les quelques bibliophiles que je connais n'ont pour ainsi dire rien à faire des bibliothèques, ce sont deux mondes différents. Mais si j'ai bien compris, vous êtes étudiant, ce qui influe probablement sur votre jugement. Globalement, les bibliophiles actifs n'ont pas vraiment le temps d'aller dans les bibliothèques, hormis ceux qui effectuent des recherches. On s'en fiche, simplement."

Je suis effectivement étudiant, en histoire du livre. Et je passe, pour mes études, de nombreuses heures en bibliothèques à consulter des ouvrages du XVIe siècle. A cela s'ajoute un travail à mi-temps de description bibliographiques (et une journée entière par semaine en bibliothèque dans les fonds anciens). Et pour être complet, une journée par semaine depuis trois ans en tant qu' "adjoint du patrimoine", à travailler en lecture publique dans une bibliothèque municipale (histoire de garder conscience qu'il n'y a pas que les livres ne sont pas toujours anciens!). C'est justement pour ça que je me permets d'en parler avec tant de passion. Je ne suis pas "bibliothécaire", je suis tout au plus "auxiliaire", non titulaire, et je n'ai même pas envie de faire carrière dans cette voie là. Mais si je compte, cette semaine, 16 heures en bibliothèque, dont 10 heures dans un fond ancien. Je sais de quoi je parle quand je parle de bibliothèque. Cela ne m'empêche pas de dépenser un tiers de mon budget pour acquérir des livres.

Vous avez raison de dire que la bibliophilie et les bibliothèques sont deux mondes séparés. C'est en effet ce qui se passe dans les faits. Cela ne veux pas dire que c'est bien!
Les bibliophiles ont trop tendance à mépriser le monde des bibliothèques. Votre discours, et je le dis avec un peu plus de calme que tout à l'heure, est exemplaire à cet égard.
Or, ces mêmes bibliophiles sont heureux de bénéficier des catalogues d'exposition, des bibliographies, des différentes études réalisées par, pour ou avec l'appuie des bibliothécaires. Quel pourcentage des bibliographies sont rédigées par des libraires? Combien d'exposition sont réalisées par des bibliophiles (mis à par Jean-Paul Barbier-Muller qui, au passage, travail toujours en collaboration avec les bibliothèques, comme Chantilly dans une semaine)? Or quel bibliophile n'achète pas les catalogues de ces expositions? Lequel ne se sert pas des sites internet réalisés par les bibliothèques? Lequel n'utilise pas les informations venant des bibliographies? N'est-ce pas complètement hypocrite? Beaucoup de bibliophiles aiment bénéficier des services publics... tout en les méprisant. Je n'approuve pas, et je continuerai à le dire! Peu être plus calmement et avec le sourire, mais je continuerai.

Hugues a dit…

Sans intervenir dans le débat, je fais simplement quelques remarques de surface :

1. Je n'ai jamais mis les pieds dans une bibliothèque en tant que bibliophile. Je l'ai souvent fait comme lecteur, jamais comme bibliophile. En ce sens, je rejoins Charles-André, je trouve que ce sont deux univers et deux psychologies assez éloignées.

2. Au niveau des outils... Assez d'accord avec Gonzalo, mais plus au niveau des catalogues que des bibliographies. Globalement, l'information disponible en ligne me suffit.

3. En ce qui concerne les expos. Mezzo mezzo...

4. Que les bibliophiles méprisent les bibliothèques. Je crois que tu vas un poil trop loin Gonzalo, en ce qui me concerne, je les respecte, mais au fond je suis en réalité indifférent, c'est trop éloigné de mon petit univers de bibliophile. J'ai l'impression que les bibliothèques ne sont pas très importantes pour les bibliophiles non chercheurs.

5. J'ignore totalement si la bibliothèque de ma ville possède un fond ancien. On ne peut pas dire qu'ils en font la promotion. Je vais régulièrement à cette bibliothèque avec ma fille, ils n'ont jamais organisé d'exposition non plus.

Pour conclure : je disperserai mes livres dans une/des ventes, sauf si une de mes filles devient bibliophile... ou si je finis enfin par acheter mon exemplaire de la bible de Gutenberg.

Bergamote a dit…

Juste une anecdote : un ami au parcours professionnel atypique possède une bible incunable. Cet homme pieux et intègre envisage fortement d'en faire don à l'Eglise. Un autre ami (prêtre) m'ayant décrit l'état de certains greniers dans lesquels l'Eglise (justement) conserve des ouvrages pourtant précieux (entassés dans la poussière, faisant la joie des souris !!!), vous imaginez à quel point cette histoire me fait frémir...
Oh, je ne dis pas que l'église conserve ainsi tous ses livres (je ne parle pas de la Bibliothèque du Vatican), mais, là, tout de même, quel gâchis.

Librairie L'amour qui bouquine Livres Rares | Rare Books a dit…

Allez, j'y vais de mon petit grain de gros sel...

En tant que bibliophile mes contacts avec l'univers des bibliothèques s'arrêtent à la consultation des catalogues en ligne (BNF, CNF, Europeana, Gallica, etc). Ces outils en ligne sont de vrais bons outils indispensables pour le bibliophile et nous pouvons remercier les bibliothèques et leurs employés (bibliothècaires et autres) pour cela.

En tant que libraire, faisant quelques fois (le plus souvent possible en fait), office de chercheur en herbe sur un point de détail d'une édition, d'une impression, etc, il m'arrive d'aller plus loin que la simple consultation en ligne du site du Catalogue Collectif des Bibliothèques de France. Dans certains cas je note la bibliothèque qui possède l'ouvrage et soit j'envoie un mail pour une demande précise, soit je passe un coup de fil pour affiner ma recherche ou obtenir des infos complémentaires.

Un cas pratique. Dernièrement j'ai contacté au sujet des Vies des Hommes illustres de Plutarque (s.l., de l'impriemerie de Jérémie des Planches, 1582). J'avais en effet un soucis. La BNF et la BM de Grenoble étaient les deux seules bibliothèques à posséder un exemplaire de cette monumentale édition in-folio. Or, problème : la BNF annonce comme lieu d'impression : (Dijon) - annoncé entre parenthèses - signifiant par là que le lieu d'impression n'est pas explicitement indiqué mais déduit. La BM de Grenoble n'indiquait rien !! et dans mon exemplaire rien ne permettait de dire avec certitude que l'impression était dijonnaise. Cette édition possédant 2 pages de titres (mon exemplaire étant défectueux de la première) j'ai pensé qu'en demandant à Grenoble (pour commencer - j'aurais poursuivis ma demande avec la BNF) une photocopie ou une simple photo numérique de la première page de titre, j'obtiendrais l'info manquante.

Réponse très rapide de la BM de Grenoble. Très aimable, très coopérative. Seulement problème, la charmante damoiselle au bout du mail me dit qu'il lui est impossible (interdit) de me faire une photo numérique ou une photocopie de la page de titre... Problème de législation me dit-elle !!!

Déçu, je me jette sur Google books et cherche... rien, je finis par trouver une belle et bonne adresse que je vous livre qui m'a permis de localiser l'atelier d'imprimerie de Jérémie des Planches.

Le voici :

http://dbserv1-bcu.unil.ch/riech/imprimeur.php?ImprID=-8519887&submit=Chercher

c'est donc la BCU de Lausanne qui m'a finalement éclairé.

Jérémie des Planches a imprimé ses ouvrages à partir de 1577 et ce jusqu'en 1598 à Genève, en Suisse. Et non à Dijon comme l'annonçait la BNF.

La BNF a du confondre les données. Il est vrai que la dynastie des Des Planches est originaire de Dijon mais Jérémie n'a semble-t-il jamais lui-même imprimé dans cette ville.

La BNF s'est trompée. Cela arrive. Je lui ai signalé par mail (sans réponse pour le moment).

Bilan. Très bon contact direct via mail ou téléphone avec les responsables ou autres des bibliothèques listées au CCfr. Des erreurs inévitables de description bibliographique dans ces mêmes catalogues. Inutilité pour moi aujourd'hui de me déplacer dans une bibliothèque municipale ou universitaire, le réseau internet et les liaisons mails suffisent largement à la plupart des besoins des bibliophiles les plus exigeants d'aujourd'hui. Evidemment rien ne remplacera le contact direct avec le livre donc cela ne doit pas inciter les bibliophiles à ne plus se rendre dans ces temples livresques.

Petite considération personnelle : lorsque je vends un beau livre à une bibliothèque (qu'elle soit petite, moyenne ou grande) je suis partagé entre deux sentiments. 1. je suis assez fier de fournir à une BM un ouvrage qui lui manquait. Je suis heureux de jouer un rôle de passeur-conservateur. 2. Je suis assez triste de savoir que la plupart des livres acquis par ces mêmes bibliothèques ne sortiront des réserves qu'au mieux une à deux fois par an pour une exposition thématique et temporaire. C'est déjà bien, mais si peu.

Amitiés, Bertrand

Anonyme a dit…

J'ajoute mon petit grain de poivre... Je pense que j'opterai également soit pour une transmission familiale soit pour une dispersion en salle.

Une remarque cependant, je doute qu'un bibliothécaire s'occupe aussi bien d'un livre qu'un vrai bibliophile, qui lui a une relation personnelle avec chacun de ses livres : il les a choisis, il les a souvent lus, ils les a achetés, également.

A l'inverse le bibliothécaire, dans le cas qui nous concerne, en a hérité, sans les choisir, n'a pas le temps de les lire, et évidemment il ne les a pas non plus achetés, c'est un aspect très trivial mais le bibliophile sait combien il est capital... et pour lui un livre n'est pas forcément plus qu'un numéro dans la masse des livres auxquels il est confronté. Globalement, c'est l'une des raisons pour lesquelles je préfère imaginer mes livres dans les mains d'un autre vrai bibliophile.

En tout cas, ce qui est manifeste en lisant ces messages, c'est le fossé entre bibliothécaires et bibliophiles. Je pense qu'il est faux de penser que les bibliophiles méprisent les bibliotécaires, ils s'en fichent, tout simplement, tout "pris", dévoués, voire obsédés qu'ils sont par leur quête de livres. Si les bibliophiles s'intéressent parfois aux bibliothèques, c'est uniquement comme outil, dont ils ont un besoin momentané.

En même temps, il est assez vrai, mais évitons les généralités, que les bibliothécaires, souvent personnes de contenu, n'ont pas une grande estime des bibliophiles, qui sont parfois simplement attachés à l'objet.

Mike
P.S. : pour Jean-Paul, je travaille à un article pour Hugues sur les magazines de livres anciens anglo-saxons, comme vous me l'aviez demandé il y a quelque temps dans un commentaire.

Anonyme a dit…

Merci, Mike, pour le futur article sur les revues bibliophiliques de langue anglaise. Nous serons certainement nombreux à apprendre beaucoup sur le sujet.
Je ne voulais pas trop m'immiscer dans ce débat (que j'aurais déclenché ?) qui constate ou construit un fossé, pour le moins déplaisant et injuste, entre bibliophiles et bibliothécaires. Je voudrais rappeler ici que pendant une vingtaine d'années, j'ai monté de nombreuses expositions à la BM de Reims, avec l'autorisation et la complicité des bibliothécaires. Rappeler aussi l'existence dans de nombreuses BM de "Société des Amis" qui lient autour du même amour du Livre les amateurs et les professionnels. Qu'il ya autant de bibliothécaires bibliophiles qu'il y a de libraires bibliophiles.Que les bibliothécaires ne font pas ce métier sans amour du Livre, de même qu'on ne peut être bon médecin sans aimer son prochain.Et enfin, si je puis dire car on a vu combien ce sujet est vaste, que j'ai parcouru la France pour mes recherches sur Cazin pendant une dizaine d'années et j'atteste que les plus petites BM ont souvent des trésors anciens, moins ignorés qu'autrefois. J'ajouterai que les bibliothécaires aujourd'hui sont malheureux de n'être devenus que des chefs de PME, n'ayant plus le temps souhaité à consacrer à des travaux de recherches monopolisés trop souvent par des universitaires qui, eux, ont une très grande difficulté à partager leurs découvertes avec les bibliophiles.
Que de critiques au cours de ce débat ! Souhaitons que cela fasse avancer le "schmilblick" !

Hugues a dit…

Je suis évidemment les débats avec attention, mais je sais que vous êtes tous des gentlemen ou au moins hommes de goût (forcément, puisque bibliophiles!) et que souvent à l'écrit on paraît plus froid et plus tranché que dans le fil d'une discussion autour d'une table.
Ce que j'en retiens en tout cas, c'est que les débats sont intéressants et vous passionnent, ce qui est très positif, les bibliophiles ont peu d'endroits pour cela.
H
P.S. : merci Mike, vous venez de vous mettre la pression tout seul, tout le monde attend désormais votre message posté depuis Londres!

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