Amis Bibliophiles Bonsoir,
Bertrand étant j'en ai peur complètement insensible au talent de Van Nistelroy, il me rend un fier service ce soir en vous proposant un voyage au cœur de la bibliothèque de H.-F. Robert de Lamennais.
La Mennais à son bureau de travail en habit.
Il dut y avoir foule au 17 de la rue Vivienne à Paris ce lundi 2 janvier 1837 à 6 heures du soir.
Ce jour-là, c’était la bibliothèque d’un grand homme (1) qui allait partir à l’encan.
Pas moins de 2.208 ouvrages pour le catalogue principal et 143 pour le supplément.
Serait-ce à la bibliothèque d’un bibliophile, d’un homme de lettres, d’un homme politique, d’un religieux, ou plus encore à celle d’un polémiste, que le public aurait à faire ?
C’est ce que nous allons essayer de voir ensemble en flânant au gré des pages de ce catalogue qui vient de nous tomber entre les mains (2).
Mais commençons plutôt ce voyage initiatique …
Tout d’abord empruntons quelques lignes à l’avis du libraire placé en tête de ce catalogue :
« (…) à la lecture tant soit peu réfléchie de ce catalogue, on reconnaîtra tout d’abord la bibliothèque de l’illustre auteur de l’Essai sur l’indifférence en matière de religion, et la nombreuse réunion d’ouvrages de polémique religieuse qui s’y trouve, ne laisse aucun doute à cet égard. (…)
La théologie qui en fait la principale spécialité est complète dans toutes ses parties, et ferait honneur à une bibliothèque publique. Il s’y trouve une très-belle réunion de Bibles en langues, Hébraïque, Grecque, Latine et Française, et la plus riche collection qui existe peut-être des SS. Pères grecs et latins, la plupart éditions des Bénédictins. Sur la même ligne et comme seconde spécialité on remarque les auteurs classiques anciens, tel que : Hérodote, Thucydide, Xénophon, etc. pour l’histoire, et Aristophane, Euripide, Sophocle, etc. pour la littérature. Les exemplaires de ces divers auteurs sont des meilleures éditions et de la plus belle conservation. (…) Tous les ouvrages portent la signature autographe de M. de La Mennais, et quelques-uns, spécialement ceux de polémique religieuse, sont revêtus de notes manuscrites plus ou moins nombreuses. (…) »
Fragment de lettre autographe de La Mennais.
On aura compris qu’il s’agit ici avant tout d’une bibliothèque de travail, dont chaque ouvrage a été vraisemblablement lu et relu, avec comme objectif principal, l’accumulation de sources pour les nombreux écrits de l’auteur.
C’est ainsi que la très grande majorité des livres sont simplement reliés en veau ou en parchemin.
Par ailleurs très ouvert à d’autres courants de pensées que le sien, on note quelques ouvrages improbables dans la bibliothèque d’un philosophe catholique. En voici quelques-uns :
- Le Chou-King, un des livres sacrés des Chinois, recueilli par Confucius, 1770. 1 vol. in-4 dem. Bas.
- Zend-Avesta, ouvrage de Zoroastre, 1771, 2 vol. dem. Bas.
- La vie de Mahomet par Boulainvilliers, 1731, veau marbré.
- Apologie pour tous les grands hommes qui ont été accusés de magie, par Naudé, 1669, in-12, veau marbré.
- Recueil précieux de Maçonnerie Adonhiramite, 1786. 1 vol. petit in-12 en veau.
- Discours sur la liberté de penser par Collins, 1717, in-12, veau marbré.
- Examen et discussion critique de l’histoire des diables de Loudun et de la condamnation d’Urbain Grandier, 1747, in-12, veau racine.
- Système de la nature par Mirabeau (Holbach), 1770, 2 vol. in-8, basane.
On sait maintenant que La Mennais ne rechignait pas à lire le matérialisme exposé par ses fondateurs. Est-ce cette influence qui l’amena à publier en 1848 une feuille « socialiste » (le Peuple Constituant) ? On pouvait d’ailleurs lire dans la Revue Suisse de l’époque : « Béranger, Lamennais, Sand et Sue : les quatre puissances socialistes et philanthropiques de notre âge ».
Passons sur les sections « législation et jurisprudence », au contenu classique. On arrive aux « sciences et arts », section bien fournie, avec Pluche et son Histoire du ciel et son spectacle de la nature, une encyclopédie Diderot et d’Alembert incomplète (sans les planches et les tables) ; outre les philosophes anciens bien représentés (Cicéron, Plutarque, Platon, Epictète, etc.), on trouve les modernes (Bacon, La Bruyère, Descartes, Helvétius, La Mettrie, Newton, Leibniz, Montaigne, Vauvenargues, Charron, etc.)
Un Buffon (petite édition in-18) pour l’histoire naturelle, une Histoire générale des mathématiques par Charles Bossut (1810), etc.
L’étude des langues anciennes et étrangères est largement représentée, la philologie y tient une place de choix.
Rabelais est bien là, dans son édition de 1725 en 5 vol. in-12, relié en veau. Même Madame de Sévigné a eu les honneurs du polémiste (Lettres, 1786, 9 vol. basane époque).
Quelques livres de voyages, dont la Découverte des Indes occidentales par les espagnols, par Las Casas, 1697, relié en veau.
L’histoire ancienne et moderne est bien fournie. Les classiques y sont tous ou preque.
Pour toute bibliographie La Mennais possédait quelques titres seulement dont le Dictionnaire des ouvrages anonymes par Barbier dans son EO de 1806.
L’examen approfondi de ce catalogue ne nous a pas permis de trouver de livres luxueusement reliés en maroquin ou sortis d’ateliers de reliure de l’époque (Simier, Thouvenin, Bozerian, etc.). Visiblement M. de La Mennais n’était pas amateur de reliures d’art. Il semble avoir toujours privilégié le contenu au contenant.
« On peut généralement, à l’examen des livres d’une bibliothèque, prononcer sur les goûts et surtout sur la direction des études et des travaux de son fondateur » (extrait de l’avis du libraire). C’est bien le cas ici. On sent l’homme derrière ses livres. Tout transpire de manière assez limpide.
M. de La Mennais, né à St-Malo en 1782, a 55 ans lorsqu’il décide de vendre, de son vivant, la bibliothèque qui est dans son château de La Chesnaie en Bretagne. C’est sans aucun doute un besoin pressant d’argent qui l’y oblige. Il meurt à Paris en 1854 à 72 ans. On imagine que pendant les presque vingt dernières années de sa vie il réussit à reconstituer le fond de sa bibliothèque.
Le Château de La Chesnaie (commune de St-Pierre-de-Plesguen, I.-et. V.) ancien manoir des Lamennais. Les livres vendus étaient ici.
Je terminerai ce petit exposé par une belle page de Charles Nodier, prince des bibliophiles de son époque et qui s’exprimait ainsi dans le Bulletin du Bibliophile de 1836-1837 :
« M. de La Mennais vend ses livres, et il ne les vend probablement que parce qu’il a besoin de les vendre. Cette particularité restera dans la mémoire des hommes comme un des traits caractéristiques du siècle d’or que la révolution libérale et humanitaire nous a fait. (…) Je recommande la bibliothèque de M. de La Mennais aux amateurs de livres ; je la recommande aux hommes de cœur. Quiconque a une âme et un écu doit placer parmi ses livres un des livres qui ont appartenu à M. de La Mennais. » (Charles Nodier, Bulletin du Bibliophile, 1836).
Exemplaire en reliure pleine de l’époque de l’Essai sur l’indifférence en matière de religion, 4 volume in-8, 1817-1823.
Je ne sais rien des résultats d’adjudication pour cette vente de janvier 1837. Mon catalogue est vierge de toute annotation. Certaines pages étaient même encore non coupées lors de ma première lecture …
Je ne sais pas plus s’il y eut une nouvelle vente des livres de La Mennais après sont décès ?? Sans doute.
En espérant vous avoir fait découvrir un sentier méconnu,
Amitiés bibliophiliques, Bertrand
Bertrand étant j'en ai peur complètement insensible au talent de Van Nistelroy, il me rend un fier service ce soir en vous proposant un voyage au cœur de la bibliothèque de H.-F. Robert de Lamennais.
La Mennais à son bureau de travail en habit.
Il dut y avoir foule au 17 de la rue Vivienne à Paris ce lundi 2 janvier 1837 à 6 heures du soir.
Ce jour-là, c’était la bibliothèque d’un grand homme (1) qui allait partir à l’encan.
Pas moins de 2.208 ouvrages pour le catalogue principal et 143 pour le supplément.
Serait-ce à la bibliothèque d’un bibliophile, d’un homme de lettres, d’un homme politique, d’un religieux, ou plus encore à celle d’un polémiste, que le public aurait à faire ?
C’est ce que nous allons essayer de voir ensemble en flânant au gré des pages de ce catalogue qui vient de nous tomber entre les mains (2).
Mais commençons plutôt ce voyage initiatique …
Tout d’abord empruntons quelques lignes à l’avis du libraire placé en tête de ce catalogue :
« (…) à la lecture tant soit peu réfléchie de ce catalogue, on reconnaîtra tout d’abord la bibliothèque de l’illustre auteur de l’Essai sur l’indifférence en matière de religion, et la nombreuse réunion d’ouvrages de polémique religieuse qui s’y trouve, ne laisse aucun doute à cet égard. (…)
La théologie qui en fait la principale spécialité est complète dans toutes ses parties, et ferait honneur à une bibliothèque publique. Il s’y trouve une très-belle réunion de Bibles en langues, Hébraïque, Grecque, Latine et Française, et la plus riche collection qui existe peut-être des SS. Pères grecs et latins, la plupart éditions des Bénédictins. Sur la même ligne et comme seconde spécialité on remarque les auteurs classiques anciens, tel que : Hérodote, Thucydide, Xénophon, etc. pour l’histoire, et Aristophane, Euripide, Sophocle, etc. pour la littérature. Les exemplaires de ces divers auteurs sont des meilleures éditions et de la plus belle conservation. (…) Tous les ouvrages portent la signature autographe de M. de La Mennais, et quelques-uns, spécialement ceux de polémique religieuse, sont revêtus de notes manuscrites plus ou moins nombreuses. (…) »
Fragment de lettre autographe de La Mennais.
On aura compris qu’il s’agit ici avant tout d’une bibliothèque de travail, dont chaque ouvrage a été vraisemblablement lu et relu, avec comme objectif principal, l’accumulation de sources pour les nombreux écrits de l’auteur.
C’est ainsi que la très grande majorité des livres sont simplement reliés en veau ou en parchemin.
Par ailleurs très ouvert à d’autres courants de pensées que le sien, on note quelques ouvrages improbables dans la bibliothèque d’un philosophe catholique. En voici quelques-uns :
- Le Chou-King, un des livres sacrés des Chinois, recueilli par Confucius, 1770. 1 vol. in-4 dem. Bas.
- Zend-Avesta, ouvrage de Zoroastre, 1771, 2 vol. dem. Bas.
- La vie de Mahomet par Boulainvilliers, 1731, veau marbré.
- Apologie pour tous les grands hommes qui ont été accusés de magie, par Naudé, 1669, in-12, veau marbré.
- Recueil précieux de Maçonnerie Adonhiramite, 1786. 1 vol. petit in-12 en veau.
- Discours sur la liberté de penser par Collins, 1717, in-12, veau marbré.
- Examen et discussion critique de l’histoire des diables de Loudun et de la condamnation d’Urbain Grandier, 1747, in-12, veau racine.
- Système de la nature par Mirabeau (Holbach), 1770, 2 vol. in-8, basane.
On sait maintenant que La Mennais ne rechignait pas à lire le matérialisme exposé par ses fondateurs. Est-ce cette influence qui l’amena à publier en 1848 une feuille « socialiste » (le Peuple Constituant) ? On pouvait d’ailleurs lire dans la Revue Suisse de l’époque : « Béranger, Lamennais, Sand et Sue : les quatre puissances socialistes et philanthropiques de notre âge ».
Passons sur les sections « législation et jurisprudence », au contenu classique. On arrive aux « sciences et arts », section bien fournie, avec Pluche et son Histoire du ciel et son spectacle de la nature, une encyclopédie Diderot et d’Alembert incomplète (sans les planches et les tables) ; outre les philosophes anciens bien représentés (Cicéron, Plutarque, Platon, Epictète, etc.), on trouve les modernes (Bacon, La Bruyère, Descartes, Helvétius, La Mettrie, Newton, Leibniz, Montaigne, Vauvenargues, Charron, etc.)
Un Buffon (petite édition in-18) pour l’histoire naturelle, une Histoire générale des mathématiques par Charles Bossut (1810), etc.
L’étude des langues anciennes et étrangères est largement représentée, la philologie y tient une place de choix.
Rabelais est bien là, dans son édition de 1725 en 5 vol. in-12, relié en veau. Même Madame de Sévigné a eu les honneurs du polémiste (Lettres, 1786, 9 vol. basane époque).
Quelques livres de voyages, dont la Découverte des Indes occidentales par les espagnols, par Las Casas, 1697, relié en veau.
L’histoire ancienne et moderne est bien fournie. Les classiques y sont tous ou preque.
Pour toute bibliographie La Mennais possédait quelques titres seulement dont le Dictionnaire des ouvrages anonymes par Barbier dans son EO de 1806.
L’examen approfondi de ce catalogue ne nous a pas permis de trouver de livres luxueusement reliés en maroquin ou sortis d’ateliers de reliure de l’époque (Simier, Thouvenin, Bozerian, etc.). Visiblement M. de La Mennais n’était pas amateur de reliures d’art. Il semble avoir toujours privilégié le contenu au contenant.
« On peut généralement, à l’examen des livres d’une bibliothèque, prononcer sur les goûts et surtout sur la direction des études et des travaux de son fondateur » (extrait de l’avis du libraire). C’est bien le cas ici. On sent l’homme derrière ses livres. Tout transpire de manière assez limpide.
M. de La Mennais, né à St-Malo en 1782, a 55 ans lorsqu’il décide de vendre, de son vivant, la bibliothèque qui est dans son château de La Chesnaie en Bretagne. C’est sans aucun doute un besoin pressant d’argent qui l’y oblige. Il meurt à Paris en 1854 à 72 ans. On imagine que pendant les presque vingt dernières années de sa vie il réussit à reconstituer le fond de sa bibliothèque.
Le Château de La Chesnaie (commune de St-Pierre-de-Plesguen, I.-et. V.) ancien manoir des Lamennais. Les livres vendus étaient ici.
Je terminerai ce petit exposé par une belle page de Charles Nodier, prince des bibliophiles de son époque et qui s’exprimait ainsi dans le Bulletin du Bibliophile de 1836-1837 :
« M. de La Mennais vend ses livres, et il ne les vend probablement que parce qu’il a besoin de les vendre. Cette particularité restera dans la mémoire des hommes comme un des traits caractéristiques du siècle d’or que la révolution libérale et humanitaire nous a fait. (…) Je recommande la bibliothèque de M. de La Mennais aux amateurs de livres ; je la recommande aux hommes de cœur. Quiconque a une âme et un écu doit placer parmi ses livres un des livres qui ont appartenu à M. de La Mennais. » (Charles Nodier, Bulletin du Bibliophile, 1836).
Exemplaire en reliure pleine de l’époque de l’Essai sur l’indifférence en matière de religion, 4 volume in-8, 1817-1823.
Je ne sais rien des résultats d’adjudication pour cette vente de janvier 1837. Mon catalogue est vierge de toute annotation. Certaines pages étaient même encore non coupées lors de ma première lecture …
Je ne sais pas plus s’il y eut une nouvelle vente des livres de La Mennais après sont décès ?? Sans doute.
En espérant vous avoir fait découvrir un sentier méconnu,
Amitiés bibliophiliques, Bertrand
Merci Bertrand,
H
Notes :
(1) Hugues-Félicité Robert de Lamennais, né à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) en 1782 et décédé à Paris en 1854, était un écrivain et philosophe français. Son nom de famille est Robert et c'est en s'inspirant du lieu-dit « la Mennais » où son grand'père possédait une métairie qu'il se nomma ainsi. Issu d'une famille pieuse de petite noblesse récente, il fut ordonné prêtre en 1816. Philosophe chrétien, connu pour être un personnage ultramontain, Lamennais peut être considéré comme le précurseur du catholicisme libéral, du catholicisme social, ainsi que de la démocratie chrétienne. (source Wiki).
(1) Catalogue de la bibliothèque de M. F. de Lamennais. (faux-titre). Catalogue de livres rares et précieux provenant de la bibliothèque de M. F. de Lamennais, dont la vente se fera le lundi, 2 janvier 1837, et jours suivants, à 6 heures du soir. Rue Vivienne, n°17. Par le ministère de MM. Bonnefond de La Vialle et Barbier, commissaires-priseurs. L’exposition aura lieu tous les jours, de midi à 4 heures, à partir du 15 décembre. Paris, Paul Daubrée et Cailleux, éditeur des œuvres complètes de M. F. de La Mennais. Rue Vivienne, n°17, 1836. 1 volume in-8 (21,5 x 13,5 cm) de (2)-iij-(3)-160-(4) pages, broché, non rogné, imprimé sur beau papier vergé fin. Localisation : Fonds ancien de la BM de Rennes. Cote 349014. BNF, Paris, cote FRBNF36558851. Peut-être en existe-t-il d’autres dans d’autre fonds mais ce sont les deux seuls exemplaires que nous avons répertorié. Ce catalogue semble fort rare. Sans doute n’a-t-il été tiré qu’à un très petit nombre d’exemplaires.
Notes :
(1) Hugues-Félicité Robert de Lamennais, né à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) en 1782 et décédé à Paris en 1854, était un écrivain et philosophe français. Son nom de famille est Robert et c'est en s'inspirant du lieu-dit « la Mennais » où son grand'père possédait une métairie qu'il se nomma ainsi. Issu d'une famille pieuse de petite noblesse récente, il fut ordonné prêtre en 1816. Philosophe chrétien, connu pour être un personnage ultramontain, Lamennais peut être considéré comme le précurseur du catholicisme libéral, du catholicisme social, ainsi que de la démocratie chrétienne. (source Wiki).
(1) Catalogue de la bibliothèque de M. F. de Lamennais. (faux-titre). Catalogue de livres rares et précieux provenant de la bibliothèque de M. F. de Lamennais, dont la vente se fera le lundi, 2 janvier 1837, et jours suivants, à 6 heures du soir. Rue Vivienne, n°17. Par le ministère de MM. Bonnefond de La Vialle et Barbier, commissaires-priseurs. L’exposition aura lieu tous les jours, de midi à 4 heures, à partir du 15 décembre. Paris, Paul Daubrée et Cailleux, éditeur des œuvres complètes de M. F. de La Mennais. Rue Vivienne, n°17, 1836. 1 volume in-8 (21,5 x 13,5 cm) de (2)-iij-(3)-160-(4) pages, broché, non rogné, imprimé sur beau papier vergé fin. Localisation : Fonds ancien de la BM de Rennes. Cote 349014. BNF, Paris, cote FRBNF36558851. Peut-être en existe-t-il d’autres dans d’autre fonds mais ce sont les deux seuls exemplaires que nous avons répertorié. Ce catalogue semble fort rare. Sans doute n’a-t-il été tiré qu’à un très petit nombre d’exemplaires.
11 commentaires:
Je me permets juste d'indiquer que la Bnf possède 5 exemplaires. La première cote est : DELTA-7140. Les numéros FRBNFxxx sont les numéros des notices et non les cotes.
Exact Intaglio !
Je ne me sers que très peu du catalogue BN Opale Plus et je n'ai en effet pas regardé la colonne de droite (localisation des exemplaires).
Il me semble qu'avant le site de la BNF n'était pas organisé de la sorte ??
En tous les cas merci de cette précision.
Amitiés, Bertrand
Devoir se séparer de sa bibliothèque... A-t-on des écrits de La Mennais postérieurs à cette vente qui y fassent allusion? Sait-on où se trouvent les livres actuellement? Je serais intéressé par le ou les Newton :-).
Merci Bertrand
Article très intéressant, Bertrand !
Erreur de frappe à corriger : patronyme ROBERT (et non Robertet).
Le nom de La Mennais vient d'une petite terre située sur la commune de Pleslin-Trigavou, près de Dinan (Côtes d'Armor). Le père de Félicité l'a utilisé quand il fut anobli par Louis XVI en 1788. Félicité adopta l'orthographe Lamennais à partir de 1834, quand il devint démocrate.
Au cours de la filature de Jacques-Benjamin-Maximilien Bins de Saint-Victor (Odes d'Anacréon,1810; Tableau historique et pittoresque de de Paris, 1808-1811), je croise à propos de ce dernier ouvrage cette note dans un catalogue du siècle dernier de L. Coulet :
"L'auteur (Saint-Victor, donc) avait été l'associé malheureux de l'abbé de Lammenais dans l'exploitation d'une librairie".
D'autres échos ailleurs ?
"Vers 1820 St Victor fonda avec Lamennais une librairie à Paris spécialisée dans les livres classiques élémentaires. Une mauvais gestion, dont l'opinion publique accusa St Victor mit l'affaire en faillite et fit perdre une forte somme à Lamennais." (source à retrouver...)
extrait d'une notice de libraire (comme quoi c'est utile les libraires... mais qui ne citent pas toujours leurs sources !! aïe ouille ! pas la tête...)
Amitiés, Bertrand
Je vous livre l'intégralité de la fiche. Voir les sources à la fin (??).
"Le Voyage Du Poète. Poëme par Saint Victor (j. Bins De).
Paris, Collin, 1806.- Relié en tête : L'Espérance. Poëme. Cinquième édition. Paris, Barba, Impr. Didot l'aîné, 1803; 2 ouvrages reliés en 1 vol. petit in-8, demi-chevrette verte, dos orné de motifs dor. et à froid, non rogn. (Thouvenin). XVI, 80 pp. EDITION ORIGINALE du Voyage du poète. Dans ce volume on trouve, relié en tête l'Espérance du même Saint-Victor, un littérateur né au Cap Français dans l'île de Saint-Domingue en 1772. «?Le succès de ces deux poèmes, dit Quérard est dû surtout à l'élégance du style?». Vers 1820 St Victor fonda avec Lamennais une librairie à Paris spécialisée dans les livres classiques élémentaires. Une mauvais gestion, dont l'opinion publique accusa St Victor mit l'affaire en faillite et fit perdre une forte somme à Lamennais. Bel exemplaire, relié par Thouvenin, avec sur le faux-titre un envoi autographe de l'auteur « à M. Mahérault ». Voir Ménégault. Le Martyrologue littéraire p. 281.- Merlet. Tableau litter. Franç. 1800-1815, fait naître St Victor à Nantes en 1775 et le présente comme un royaliste ardent (p. 497-98)." 264 euros.
Bertrand
et encore :
"Des debats engages devant le tribunal de commerce de Paris, au mois
d'octobre 1831 (V. la Gazette des Tribunaux des 21 octobre et l er decem-
bre), il resultea peu pres ceci : Tin M. Mercier, soi-disant cessionnaire, mais
en realite prete-nom de M. dela Bouillerie, ex-intendant general de la lisle
civile de Charles X, reclame le payementde!75,673 fr., montantd'obligations
dont Lamennais est responsable envers M. dela Bouillerie. Les causes de ces
obligations sont ainsi deduites en son nom : M. de Lamennais avait cree
plusieurs entreprises de librairie, entre autres une Librairie Classique Ele-
mentaire etablie a Paris, rue du Paon. Par acte sous seing prive du30 juin
1825, il avait vendu a la maison Cor et Larigaudelle trois s^iziemes dans la
Librairie Classique pour se liberer de plus de 200,000 fr. d'el'fets de toute na-
ture souscrits ou endosses par lui au profit de cette maison. Le 19 mars
1827, M. de Lamennais s'etait fait retroceder ces memes trois seiziemes, a
la ^charge d'acquitter 175,673 fr. restant dus sur les effets dont il vient
d'etre fait mention. Pour satisfaire a cet engagement, il avait remis a
M. le baron de la Bouillerie, porteur des effets en question, pareille somme
de 175,673 fr.. en obligations souscrites par la maison de librairie Belin" (extrait des Oeuvres posthumes de Lamennais - Correspondance).
Bertrand
Du miel, Bertrand.
La vente de sa bibliothèque ne serait-elle pas à mettre en relation avec cette affaire aventureuse et coûteuse ?
D'autre part, on rencontre effectivement cette ambigüité sur le lieu de naissance de St-Victor entre Nantes et les Antilles.
Raphael
Long développement de l'affaire dans ses tenants et aboutissants In Blaize P.,"Oeuvres inédites de Lamenais", P., Dentu, 1866, p.129 et seq.
Pauvre Lamennais.
http://books.google.fr/books?id=VoYGAAAAQA
Je disais :
http://books.google.fr/books?id=VoYGAAAAQAAJ&pg=PA129&dq=%22librairie+classique+%C3%A9l%C3%A9mentaire%22+saint-victor#PPP9,M1
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