« Après le plaisir de posséder des livres, il n'en est guère de plus doux que celui d'en parler. » Charles Nodier

"On devient bibliophile sur le champ de bataille, au feu des achats, au contact journalier des bibliophiles, des libraires et des livres."
Henri Beraldi, 1897.

frise2

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mardi 10 juin 2008

Plaisirs de Bibliophile

Amis Bibliophiles Bonsoir,

Difficile de faire partager notre passion aux béotiens, et pourtant, mais je prêche des convertis, il y a tant de plaisirs divers dans la bibliophilie. Quand j'y pense, la liste est longue, quels sont les plaisirs du bibliophile?

Si on écarte les fantaisies inavouables et contre-nature du type reniflage vain de reliures ou de papiers, que nous reste-t-il?

A la manière de Georges Pérec quand il se souvient, on peut énumérer ces plaisirs sans fin : recevoir un catalogue, lire un catalogue, préparer un achat dans un catalogue, couper des pages encore intactes avec un élégant coupe-papier... caresser une reliure, dénicher un exemplaire recherché depuis longtemps, remporter une enchère, faire un chopin, comprendre, lire un ouvrage dans une édition d'époque, redécouvrir des gravures, redécouvrir un livre dans sa bibliothèque, frissonner d'espoir en se lançant dans une chine pourtant presque toujours aussi vaine que matinale... Mais espérer à chaque fois toujours autant.

Rencontrer d'autres bibliophiles aussi, plaisir nouveau et toujours renouvelé... Ranger 10 fois sa bibliothèque, la déranger 11 fois. Se laisser envahir par les livres, les regarder... Etre bibliopégimane, bibliomane....Ah. Extases!

Moins noble... Posséder! (mais jusqu'à quand?).

Il y autant de bibliophilie que de bibliophiles, et probablement ressentons-nous tous des choses différentes. Et vous, quels plaisirs vous procure la bibliophilie?

H

P.S. : j'en écarte un, le plaisir monstrueux... celui qui me dérange quand je le croise chez les bibliophiles, et qui consiste à bâtir une bibliothèque à la mesure de son ego...

15 commentaires:

Unknown a dit…

C'est curieux, mais c'est exactement ce qui se passe pour moi: ranger déranger , humer...j'ajouterais nettoyer, cirer...

Jean-Marc Barféty a dit…

Mon petit plaisir du jour : avoir reçu aujourd'hui une brochure achetée sur e-bay :
"Réponse à la brochure publiée à propos de l'histoire d'Ancelle par M. l'abbé Ranguis, en collaboration avec un homme masqué", par J Roman, Gap, 1900. Passionnant !

Jean-Marc

Librairie L'amour qui bouquine Livres Rares | Rare Books a dit…

Mon plaisir d'hier : avoir redonné vie à un vieil in-8 épais en maroquin vieux rouge, bien encrassé, fané, mais en très bel état par ailleurs, et qui, après quelques soins délicats à retrouvé tout son lustre d'antan.

Mon plus grand plaisir de bibliophile est sans doute, telle une poule dans une basse-cour pleine de terre et de grains mélangés, trouver, sélectionner et picorer le bon grain, jusqu'à ne plus pouvoir, seulement la bibliophilie est un vaste monde dont je n'ai pas encore réussi à déterminer les limites... j'en conclus donc que la bibliophilie et le plaisir qu'elle procure sont sans limite.

Amitiés, Bertrand

Gonzalo a dit…

* Récupérer un livre chez le relieur et humer l'odeur de la colle;
* fouiller en librairie;
* voir chez un libraire un livre qu'on possède déjà mais qu'on a payé moins cher ;
* repérer tous les défauts au milieu de l'excellence (d'une reliure, d'une typographie: les livres laids ne sont pas intéressants, les beaux livres sont toujours imparfaits);
* fouiller dans les bibliothèques des copains;
* prêter un livre (pas n'importe lequel);
* offrir un livre;
* recevoir un livre;
* parler de livres;
* ne pas aimer un livre (le plaisir de regarder un étal, d'y voir des cartonnages du XIXe siècle, et de se dire que jamais on ne s'encombrera de ce type de déchêts...;o) sentiment de supériorité);

to be continued...

Anonyme a dit…

Admirer une splendide reliure, en éprouver la texture et apprécier le travail de l'artisan. Contempler une belle typographie, une belle mise en page, identifier des fleurons, découvrir une édition provinciale inconnue, entendre le papier craquer, manipuler un exemplaire unique, être le dépositaire pour un temps du livre de l'auteur qui ensuite passa dans telles et telles mains identifiées qui toutes ont écrit sur le sujet, augmenter encore ses connaissances sur un sujet précis même ultra confidentiel, même futile, dans un ouvrage "introuvable", décrypter les marginalia, comparer des éditions, des exemplaires, des tirages, décrire le livre, le lire, le reposer sur son étagère et refermer la bibliothèque.
Lauverjat

Anonyme a dit…

Parfois, souvent aussi, penser que tous ceux qui ne sont pas bibliophiles passent à côté de quelque chose d'éssentiel...

C'est mon côté intégriste...

Amitiés, Bertrand

Anonyme a dit…

Le moment où l'on s'apprête à déballer et donc découvrir le dernier livre acheté. C'est bon, c'est sûr, le livre tant recherché est maintenant à nous, et on peut encore l'imaginer, le rêver, jusqu'à sa découverte si proche.

Eric

Pierre a dit…

- Quand les exemplaires parfaits sont trop chers, se contenter de l'exemplaire imparfait et utiliser ses connaissances (perfectibles) dans la petite restauration pour en faire un ouvrage présentable.
- Se dire que l'on a fait, pour le coup, une très belle affaire.
- Se persuader qu'on le vendra avant tout achat d'un plus beau et le garder quand même...
Pierre

Anonyme a dit…

Voilà une bonne question, qui a déjà suscité des réponses très instructives !
Après avoir acheté un ouvrage, en dresser la fiche, ce qui implique une collation et surtout des recherches, qu'on peut développer à l'infini, sur l'auteur, l'éditeur, l'imprimeur... Puis, relire cette fiche (je m'aperçois que je passe plus de temps à relire mes propres fiches et à les perfectionner qu'à feuilleter les livres déjà achetés - de peur de les abîmer, entre autres).
Un plaisir plutôt intellectuel, voire abstrait donc, mais, comme le dit Hugues avec la tolérance qui le caractérise, il y autant de plaisirs que de bibliophiles.

Anonyme a dit…

Parmi les autres plaisirs non signalés:
- Compléter enfin une série incomplète, et en reliure identique..
- Relire un livre qui n'avait été extrait de la bibliothèque que pour accèder à un autre...
- Découvrir au détour d'un catalogue un ouvrage inconnu (dans mon domaine!)...
Un bibliophile ne s'ennuie jamais.
Bernard

Anonyme a dit…

et en contradiction avec tout ce que j'ai pu dire plus haut, se dire que finalement la bibliophilie cela n'est rien... et passer à autre chose... et pourquoi pas ?

Amitiés, Bertrand

Anonyme a dit…

Hugues,

J'ai du mal à me représenter la bibliothèque du bibliophile à laquelle fait allusion votre post-scriptum (hum...ou j'ai peur de m'y reconnaître).

Pourriez-vous développer ?

Hugues a dit…

Montag,
Je ne connais pas votre bibliothèque (d'ailleurs, et si on parlait de votre portrait? Sourire, je le ferai avec plaisir), mais vous ne me semblez pas concerné par mon post-scriptum, sinon vous m'auriez déjà envoyé des dizaines de photos de vos livres pour que je les "montre au monde".
J'évoquais en fait quelques bibliophiles, parfois croisés, qui ont une bibliothèque comme d'autres ont une grosse voiture, sans pour autant aimer la mécanique!
:)

Bergamote a dit…

Un livre, c'est une histoire d'amour. Qui finit bien (ou plutôt, qui commence bien). Au départ, un coup de foudre, ou tout juste une inclination naissante. Ce petit je-ne-sais-quoi irrésistible qui va vous attirer : le titre, le format, la reliure, l'auteur, le thème, la couleur...
Chercher un livre, farfouiller, c'est un vrai plaisir. Tomber sur un livre, sur le livre, c'est comme avoir la fève dans la galette *sourire*.
Découvrir un livre, caresser sa reliure, écouter le bruit de ses pages, s'apercevoir qu'il s'ouvre "bien" (les charnières, parfaitement réalisées, donnent un beau "tombé" du plat lors de l'ouverture), chercher de quelles matières il est constitué...
Réaliser que Massialot donnait déjà la recette de la crème brûlée il y a bien longtemps de cela (comme quoi on n'a rien inventé).
Tomber sur une énigme mathématique en lisant le plus vieux livre de l'auguste grand-père de son mari...
Réparer un livre, le relier, lui (re)donner vie. Choisir la peau, le papier décoré, les couleurs de la tranchefile, en imaginant déjà le résultat.
Redécouvrir un livre que l'on avait oublié.
Offrir un livre.
S'approprier une dédicace (oups, un envoi).
Recevoir un livre.
*soupir*

Arthur a dit…

Peut-être un petit plaisir non encore signalé : Savoir que demain on a rendez-vous avec quelqu'un qui vous a réservé un ou plusieurs ouvrages dans les critères qui sont les vôtres. Imaginer la veille à quoi pourrait bien ressembler le ou les livres dont on vous a parlé. Et puis, le lendemain venu, se rendre au rendez-vous avec une impatience contenu. Mais à quoi devons-nous nous attendre? Ne pas trop se presser sachant que l'évènement doit avoir lieu inévitablement. Le plaisir est souvent dans ce temps qui précède l'évènement, après tout comme souvent dans la vie...

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