« Après le plaisir de posséder des livres, il n'en est guère de plus doux que celui d'en parler. » Charles Nodier

"On devient bibliophile sur le champ de bataille, au feu des achats, au contact journalier des bibliophiles, des libraires et des livres."
Henri Beraldi, 1897.

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lundi 12 septembre 2016

Un château ou un livre? Le catalogue XXI de la librairie Camille Sourget, L'Atlas, l'Argent et l'espoir

Amis Bibliophiles bonsoir,

Il est passé le temps où l'on recevait les épais catalogues de la librairie Sourget de Chartes. A ces énormes catalogues qui font aujourd'hui référence, au moins pour leurs photos, ont succédé les catalogues des librairies Camille et Amélie Sourget.

Que l'on aime ou pas, et même s'il est moindre, le frisson qui accompagne la réception de catalogues portant ce patronyme subsiste. Frisson et curiosité, il faut bien l'avouer pour les ouvrages qui seront présentés, et leurs prix. D'aucuns ont dit que nous étions là en haute bibliophilie.

Bref. J'ai reçu cette semaine le dernier catalogue de la prestigieuse librairie Camille Sourget: 72 ouvrages choisis dont les prix s'échelonnent de 3 500 à 695 000 euros.

Pour 3 500 euros, vous est proposé l'ouvrage de Chateaubriand, Les Martyrs... en 1809, en EO dans une joli cartonnage, très pur.

Pour la somme rondelette de 695 000 euros, vous pouvez repartir avec un petit château comme celui-ci...

...ou avec l'ouvrage n°19 du catalogue, l'Atlas Major de Blaeu, 1662-1665, et ses onzes volumes grand in-folio en plein vélin. Il y a de quoi hésiter, surtout si vous manquez de place.


Mais d'autres ouvrages sont dignes d'intérêt dans ce catalogue, si ce n'est tous, en fonction des goûts de chacun. Ainsi le lot 70, L'Argent, de Zola, un exemplaire sur Japon, proposé à 5 000 euros, ce qui est à mon sens un prix "raisonnable" compte-tenu des prix que l'on peut voir ici ou là. 

Deux autres lots en particuliers ont retenu mon attention:

Le lot 36, "Sélection de 32 almanachs armoriés du XVIIIe siècle". Il est proposé à 465 000 euros, ce qui me semble être une somme vouée à faire naître bien des vocations de collectionneurs d'almanachs. Comme dirait un ami libraire, "cela fait quand 14 500 euros du bout"... ce qui peut à la limite s'entendre pour un très bel exemplaire sur vélin et micas, mais un peu moins pour certains de ceux qui figurent sur la photo, qui s'ils sont en état impeccable, restent somme toute assez classiques. 


Le lot 44, "Contes et Nouvelles en vers", La Fontaine, 1762, soit l'édition des Fermiers généraux a également retenu mon attention. C'est un ouvrage que je connais bien, et il est présenté ici dans l'un des rares reliures dites de présent "le plus souvent en maroquin bleu, vert ou rouge avec un dos orné de lyres ou de colombes, spécialement dessinés par Gravelot". Il est proposé à 45 000 euros.


Si je le signale ici, c'est justement pour vous redonner de l'espoir, et vous rappeler que les miracles sont possibles, puisqu'un de mes amis (un autre, pas le libraire, a acquis un exemplaire identique sur ebay il y a 2 ans pour la somme de 1000 euros. Vous avez bien lu. Le vendeur, un libraire, avait décrit l'ouvrage comme étant probablement relié dans une reliure XIXè, et donc postérieure, ce qui expliquait qu'il le brade ainsi; enfin si on veut. S'il m'y autorise, je passerai ici la photo de l'ouvrage de cet ami.

Comme toujours, c'est la connaissance qui distingue le mouton du berger, voire du loup. Ou comme dit un ami (encore un autre), avec un nez aussi gros que son ego, et qui joue fort bien au ballon de la Suède à l'Angleterre: "eagles don't fly with pigeons".

Ce qui nous ramène au catalogue. Choisissez votre camp :)

H

44 commentaires:

Anonyme a dit…

Ah les catalogues Sourget... On aime ou on n'aime pas, mais il faut avouer que les exemplaires présentés sont souvent beaux, très beaux, voire exceptionnels... Et que peu de libraires en France offrent de tels ouvrages...

B.

Anonyme a dit…


Les livres sont beaux, mais je reconnais un livre sur cinq passé aux enchères, en général à 50% du prix de vente. Je ne comprends pas que leurs clients n'aillent pas directement aux enchères.

Certaines fiches sont marrantes : ex. elle vend un exemplaire de l'abrégé de Henault aux armes de France, soit disant qu'il y en a pas un passé sur le marché depuis 41 ans (vente Esmerian) et justement ce mm lot d'Esmérian est passé il y a 3 ans environ pour 27k€ (Christies) et de rajouter que ce genre d'exemplaire se négocie 75k à 100k. Franchement elle prend ses clients pour des idiots. Et j'en vois d'autres toutes aussi tordues pour valoriser ses livres. Les fiches des SVV sont plus sérieuses !

non, je ne comprends pas ses clients, en même temps vu les moyens dont ceux-ci disposent, vaut mieux qu'ils continuent de se faire pigeonner plutot que de faire monter les prix

Anonyme a dit…

Les martyrs ? Ce sont les clients ? On trouve plusieurs exemplaires bien reliés en veau d'époque de l'édition originale de 1809, vers 600 euros chez des libraires sérieux. Ça fait cher l'estampille Sourget. Mais c'est toujours plus abordable qu'un sac à main ou qu'une montre de luxe. Si c'est à cette clientèle que s'adresse le catalogue, c'est logique, car pour certains très riches (pas pour tous), si c'est pas cher, ce n’est pas sérieux et cela ne se vends pas !... faut sortir du lot...

Pi Jong ou la quadrature du cercle.

philippek a dit…

Question entretien, le livre est plus avantageux que le château.J'hésite!

philippek a dit…

Question entretien, le livre est plus avantageux que le château.J'hésite!

calamar a dit…

j'avais tilté aussi sur le lot d'almanachs ; la cible ressemble peut-être plus à celle d'une maison de ventes allemande, qui organisait des lots "au kilomètre". Je ne vois pas bien l'intérêt d'acheter une collection toute faite ; c'est se priver d'une part importante, voire la plus importante, du plaisir.

Anonyme a dit…

Et puis ce lots d'almanach réunis des exemplaires trop disparates (je vois celui de L15, de memoire vendu chez Sothebys autour des 30k) avec des lots à 1000€ pas plus.
Je reconnais aussi un almanach que le Papa essayait dejà de refiler 55k il y a qq années (celui avec la mosaique)

Anonyme a dit…

pour les almanach, vente sothebys du 25 juin 2015.
Regardez les photo de Hugues, vous les retrouverez quasi tous sur le catalogue sothebys en ligne.

Bon, voila, ils ont acheté les lots, mélangé avec du vieux et resservi l'ensemble 3 x le prix d'acquisition.

Franchement, ca n'a aucun sens


Anonyme a dit…

Ces catalogues Sourget restent quand même une source de documentation très intéressante.
Les notices sont parfois erronées, mais l'iconographie reste superbe et unique, il faut bien le dire!

A mon sens, une bonne base pour se faire une idée de ce qu'est un exemplaire choisi.
Après, on peut collectionner tout autre chose en fonction de ses goûts et de ses moyens, bien entendu!

Quant aux prix, ils sont déraisonnables pour l'employé lambda, mais que dire alors des prix des tableaux et des meubles?
Le marché des livres est tout petit à côté.
La demande en livres anciens est faible, mais l'offre est encore plus restreinte. D'où les prix...
Si certains peuvent générer une activité plus que confortable, tant mieux pour eux, la librairie est un commerce.

Mais le plaisir de toute collection, c'est la chasse, ne l'oublions pas!
Aussi je reste à l'affût :)

Wolfi



Anonyme a dit…

Tiens, un beau Oudry sur eBay. Pas en maroquin, certes, mais... On le retrouvera peut être dans un cat. Sourget un de ces jours !

http://www.ebay.fr/itm/LA-FONTAINE-FABLES-CHOISIES-1755-1759-275-ILLUSTRATIONS-DE-OUDRY-4-IN-FOLIO-/232079172344?_trksid=p2141725.m3641.l6368

B.

Anonyme a dit…

Dans le dernier catalogue Sourget que présentait Hugues, il y a un magnifique exemplaire des fables.
C'est vraiment un des 2 ou 3 plus beaux exemplaires que j'ai pu voir.

Si Hugues pouvait mettre une illustration, on verrait qu'il y n'y a pas de comparaison possible avec celui qui est sur Ebay.
C'est un peu comme entre une Jaguar XK12O et une Renault Fuego : ça a 4 roues, un volant, mais c'est pas pareil :)

Wolfi

Anonyme a dit…

Le prix doit aussi être bien différent.

Anonyme a dit…

Certes le prix est différent (150.000 euros pour celui de chez Sourget), mais je parle uniquement de la qualité de l'exemplaire.
En tant que bibliophile, ce qui m'intéresse c'est la qualité de l'exemplaire avant tout.
Après je peux me l'offrir ou pas. Ou dire que le prix est prohibitif, mais c'est autre chose!

Wolfi

Anonyme a dit…

Celui qui avait été présenté par Eric Zinc avant le grand palais était d'une grande qualité en maroquin et restait à 5 chiffres si mes souvenirs sont exactes.

Anonyme a dit…

C'est difficile de comparer deux exemplaires sans les voir.
En attendant que peut-être Hugues puisse mettre en ligne une photo, je rappelle juste que l'exemplaire Sourget est en grand papier, en maroquin à large dentelle aux fers animaliers de Douceur.
Je ne connais que 3 exemplaires qui soient ainsi :
- celui qui est à Waddesdon Manor
on peut le voir là (à mon avis le plus beaux de tous les exemplaires) :
http://collection.waddesdon.org.uk/search.do?view=detail&page=1&id=43309&db=object
- celui qui s'est vendu chez Sotheby's en 2006
- celui à la vente De Poorter en 2015 (mais avec des armes cachées sur les plats)
Il y en a d'autres avec les fers animaliers, mais en papier moyen (aux armes de Calenberg, l'exemplaire Firmin-Didot, un exemplaire proposé par la librairie Coulet il y a deux ou trois ans), ou en mauvais état (dont celui qui à la BNF, l'exemplaire Cartier).
Toutefois, il est fort possible qu'il y en ait un ou deux autres...

Celui d'Eric Zink, dans mon souvenir, était classique comme reliure. Et je ne suis pas sûr qu'il était en grand papier.
Un bon exemplaire, sans aucun doute. Mais pas exceptionnel.

Pour un fer de Renard ou d'Agneau sur le dos ou le plat, ça fait cher la différence, mais les collectionneurs sont ainsi!

PS : je n'ai aucun jeton de participation chez Sourget :)

Wolfi

Anonyme a dit…

Je ne prétendais pas que l'exemplaire eBay (fredo06) fut plus beau que d'autres, je me bornais à le signaler, cela reste un joli livre tout de même ; même si ce n'est pas ma came ;-)

B.

Anonyme a dit…

Je trouve aussi que l'exemplaire Ebay est très séduisant et avec de belles qualités (papier hollande, reliure et premier tirage).
On ne voit pas passer sur Ebay ou en salle de vente beaucoup d'exemplaire de la sorte même si je trouve qu'Ebay présente depuis quelques temps moins de livres en quantité mais beaucoup plus de beaux livres (serait-ce une tendance générale en bibliophilie).
Au prix ou il est aujourd'hui (même si je pense qu'il fera bien plus), il reste à un prix équivalent à 1/3 du prix moyen d'un almanach de Sourget.
Même si j'aime beaucoup les almanachs, mon choix est vite fait pour moi qui ne peux m'offrir un exemplaire en maroquin à 5 chiffres.

Anonyme a dit…

Je dois donc me résoudre à conclure que nous n'avons pas les mêmes critères de qualité :)
Il y a une énorme rustine sur un dos, les charnières sont toutes restaurées (et sur un veau ça se voit quand même pas mal).
Quant à la description du papier, il n'y a pas de papier fort de Hollande, mais il y a :
- papier moyen de Hollande (dit grand papier)
- grand papier d'Auvergne (dit impérial ou très grand papier) : les feuilles font plus de 480 mm de hauteur jusqu'à 520 mm pour les non rognées.
- le prospectus de vente parle en plus d'un papier courant, mais je n'en ai jamais vu.
Il y a aussi une confusion chez Cohen avec un 4eme très grand papier de Hollande. Sauf que le prospectus de vente n'en parle pas, ainsi que Debure dans sa bibliographie instructive.
Ce sont sûrement les 100 exemplaires de choix sur très grand papier d'Auvergne, qui viennent du moulin de Puymoyen (Cf notice BNF). Des exemplaires assurément très choisis pour le Roi.
Donc, pour être franc, je ne sais pas trop ce que c'est comme papier cet exemplaire Ebay..

Après je vous rejoins complètement sur les almanachs : je préfère un bon texte, relié simplement, que ce lot d'almanachs.
A mon sens, cela bascule plutôt sur le registre bibelots.

Mais enfin, il faut de tous les goûts pour faire un monde!

Wolfi

Anonyme a dit…

les mecs qui parlent des Ferrari et qui achètent des Clio ça m'a toujours fait marrer. C'est un peu comme les camionneurs avec leurs posters dans leurs cabines ... c'est en rentrant à la maison qu'on s’aperçoit qu'on ne vit pas dans le même monde

Patrick S.

Hugues a dit…

Si on a une Porsche on a le droit d'avoir un avis, patron?
Hugues

Anonyme a dit…

Je n'ai trop compris la dernière remarque de Patrick S. (ce n'est pas Patrick Sourget quand même!).
Mais si je la prends pour moi, ma femme va être chafouine ce soir en apprenant ça :))

Heureusement, ça tombe bien, j'ai précisément une ferrari illustrée par Oudry qui vient de chez Sourget (et un très bon exemplaire!) dans ma bibliothèque! Je ne vous raconte pas comment et à combien je l'ai eu, ça n'a pas d'intérêt.
En fait, je n'avais pas réalisé le rapport entre les deux domaines, mais ce que je peux vous dire, c'est que ça va sacrément rassurer maman ce soir :)

Wolfi

Anonyme a dit…

Les deux domaines sont liés.
On peut acheter une Ferrari avec un exemplaire Oudry de chez Sourget.
Une Twingo avec l'exemplaire EBay.

Chacun ses moyens.

Anonyme a dit…

1 personne sur 1000 bibliophile en France, et sur ceux-là 1/1000 qui peut s'offrir de tels exemplaires, ça fait un marché national d'environ 60 personnes.
C'est correct comme estimation à votre avis?
V.

Anonyme a dit…

On raisonne là en termes de marché mondial, à tout le moins européen. D'autre part aux bibliophiles viennent ici se mêler les "cadeaux de prestige" (déco de bureau CAC40 ; achats institutionnels, etc.) et les achats spéculatifs...
Donc sommes dans ce cas bien au-delà du cercle des passionnés français je pense...

En tout cas, entre Renault Twingo, Porsche et Jaguar XK, un catalogue Sourget reste un objet clivant ;-)

B.

Hugues a dit…

Il y a bcp moins d'une personne sur mille qui est bibliophilie en France.
H

Anonyme a dit…

Et combien parmi ces bibliophiles ont moins de 40 ans ?

G.

Lauverjat a dit…

Bonsoir

Ce n’est pas tout mais moi le catalogue Sourget sur papier ça me suffisait pas; il est tout entier présenté à la Biennale des antiquaires, en vrai. Et ça vaut le coup d’œil. À côté pas mal de choses à des prix de chevaux cabrés mais ça rentrait pas dans le capot de la Porche alors...

Lauverjat

Gonzalo a dit…

Cher "Patrick S.",
Pardonnez-moi d'exprimer, sans volonté polémique excessive, mon sentiment : j'ai trouvé votre remarque agressive et inélégante vis à vis des commentateurs et lecteurs du blog.

Dieu merci (pour moi et pour bien d'autres), le goût et le portefeuille n'ont rien à voir l'un avec l'autre. On peut s'y connaître en mécanique sans avoir les moyens de s'offrir une Ferrari.

Je dirais même que ce n'est pas toujours chez les concessionnaires estampillés "Voitures de Haute Qualité" que l'on trouve les meilleurs mécaniciens. Ne confondez pas le concessionnaire et le garagiste. Les meilleurs marchands, fussent-ils d'anciens banquiers, ne sont pas toujours les experts les plus compétents.

Nous parlons ici de culture, de goût, d'histoire et, parfois, de prix. C'est une règle tacite du blog : la légitimité à s'exprimer sur telle ou telle question ne se mesure pas à l'épaisseur du portefeuille.

By the way, je ne crois pas que l'on puisse comparer le livre ancien à un produit de luxe, produit comme tel par un constructeur encore actif (ex. une Ferrari).
Le luxe, c'est la rareté artificielle, la qualité prétendue (et étiquetée par une marque). Le luxe, ça se fabrique.
De ce point de vue, votre comparaison semble en dire long sur votre conception de la "Haute Bibliophilie" (puisque nous évoquions les catalogues Sourget et que, comme vous le savez certainement, c'est là l'expression qu'emploie Patrick Sourget)


Le livre ancien ne m'a jamais semblé s'apparenter à un produit de "luxe" ; il ne devrait pas servir à marquer le rang social de son propriétaire. Accumuler les Ferrari, c'est une attitude de flambeur. En terme de culture, je n'en vois pas l'intérêt.
Le bibliophile qui achète avec les oreilles (ce qu'on lui dit être le mieux) plutôt qu'avec son coeur (qui ne bat que pour lui) n'est pas, à mon sens, un collectionneur de qualité.

calamar a dit…

d'autres S se prénomment Patrick, par exemple Sébastien ou Sabatier... ça correspondrait mieux, du coup.

Anonyme a dit…

Ou Patrick Sarkozy ?...
Ah pardon, je confonds... comme les livres proposés dans leurs jolis catalogues par Mesdames S. qui, bien souvent, étaient déjà dans les catalogues de leur papa, avec les mêmes fiches descriptives. Mais le prix, avouons-le (sauf peut-être dans le dernier catalogue ; signe que les affaires reprennent ?), est souvent plus modéré, et parfois raisonnable.
Est-ce les soldes chez les S. ?

Anonyme a dit…

Gonzalo, je pense que les livres de "haute bibliophilie " en maroquin petant, sont d anciens produits de luxe.
Ils le sont encorecun peu, non ?

Gonzalo a dit…

Oui, il y a des livres de luxe, c'est vrai.
D'ailleurs, j'aime bien l'expression de "maroquin pétant". Ca montre le côté kitsch d'une certaine blingblingophilie.

Mais, on trouve aussi, dans les catalogues de "hauts libraires", des recueils de sermons incunables ou des plaquettes gothiques illustrées vendues au prix du luxe et qui, pourtant, n'ont jamais été produites comme telles. Mais on paie la rareté, et ça me semble normal. Je ne conteste pas les prix.

Anonyme a dit…

Le maroquin a été employé très tôt en reliure, pour sa solidité, sa capacité à être paré de décors particulièrement nets, et sa teinture couvrant une large gamme chromatique.
Les artisans les plus habiles ont toujours travaillé le maroquin pour les commandes des amateurs les plus exigeants.
Il est donc normal de trouver les plus beaux exemplaires reliés en maroquin.
Et je ne pense pas qu'il y ait une "blinblingophilie" du "maroquin pétant".

Que le livre ait été un marqueur social auparavant, c'est certain.
Mais maintenant, personne n'y prête attention : si quelqu'un vient chez vous, il ne ne fera pas la différence entre un Jean de Bonnot et une reliure de Boyet, alors...
L'amateur choisit le maroquin, parce que c'est la forme la plus aboutie des exemplaires de choix.

Après, la rareté fait que certains exemplaires sont proposés à des prix en dehors du raisonnable pour le commun des mortels.
Mais il y a encore , et heureusement, beaucoup d'occasions de trouver des exemplaires exceptionnels pour un prix abordable. Il faut chercher plus qu'avant, c'est tout! Et c'est tout l'attrait!

Wolfi




Anonyme a dit…

Bonjour Wolfi,

Moi j'aime les maroquins qui en jetent. Du grand du mega doré, du flash.
non franchement plus ça en met plein la vue plus ça me plait.
Ce me coute une fortune d'en trouver qui soit un minimum interessant à lire.
Dans le genre, les livres de fetes on a pas fait mieux. (c'est facile de lire les images)
Les prix ont pas mal baissés, entre 10 et 20k on a des vraies pièces de choix.

Eh ben, quand ça fait 1 metre de diagonale, que c'est bien visible, aucun copain ne les confonds avec du Bonnot ;-)
D'ailleurs les seuls livres qui interessent mes amis profanes sont les in folio à plaques.
Je les achete pour les mm raisons qu'au XVIII, et si ca fait blingbling, alors l'objectif est atteint ;-)

d'ailleurs dans le genre bling, vous avez vu la vente Balkani ? Pas très bling livres (il ne s'y est pas trompé) mais alors sur les meubles, je n'avais jamais vu une concentration pareille, c'est aussi chargé que la belle reluire dont wolfi à fait suivre le lien.

wolfi : provenance dauphin, les anglais ont pas un peu fumé ?

y

Anonyme a dit…

Oui les almanachs et les livres de fêtes se rapprochent plus du genre bibelots.
Mais dans le dernier catalogue Sourget, il n'y a qu'un lot d'almanachs et pas du tout de livres de fêtes.
Donc, avancer que maroquin=livre "blingbling", ça ne me parait pas refléter la réalité.

En ce qui concerne le dauphin sur le dos du La Fontaine de Waddesdon Manor, on peut le voir sur chaque caisson (sauf le dernier du bas), de part et d'autre en haut et en bas du gros fer aux animaux. Mais il faut zoomer pour mieux voir!
En tout, il est répété 12 fois sur chaque dos. Et effectivement, c'est un fer que l'on retrouve dans des reliures exécutées pour le Dauphin.
Je trouve l'exemplaire extraordinaire. Il a tout pour lui : le texte, l'édition, la provenance, la reliure, le tirage...C'est vraiment le sommet de la l'art du livre du 18e!

Des livres comme ça, il faut les conserver à l'abris de la lumière.
Se ne sont justement pas des bibelots!

Wolfi



Anonyme a dit…

Concernant les la fontaine.
Il y en a un qui me plaisait beaucoup, vendu chez alde en mai dernier.
Un format petit ( ce qui en fait me convient mieux, je n aime pas les marges inutiles) et une reliure a plaque incroyablement fraiche.
Vendu moins de 50 k frais incl.
J ai trouvé cela donné vu le morceau.
Non ?
Y

Anonyme a dit…

Oui c'était l'exemplaire Rahir, sur papier moyen de Hollande. Il avait fait à l'époque de sa vente une des plus grosses enchères.
40 kEuros pour un tel exemplaire, même si peut-être il fallait une petite restauration, c'est franchement donné.
A mon avis, il y a eu anguille sous roche.
Je sais pas quoi exactement, mais c'est pas possible...
Juste avant, il y en avait eu un vendu chez Sotheby's qui avait fait dans les 120 KEuros. En grand papier, avec une dentelle sympa aux petits fers. Mais pas aussi beau.
L'embêtant pour ces exemplaires remarquables, c'est qu'on se dit : c'est pas la peine que je tente, il va faire un prix fou. Du coup, on ne participe pas, et parfois il y a des surprises.
Si le vendeur m'avait proposé ce livre à ce prix là, je me serai débrouillé pour lui acheter directement.
Mais je pense que le vendeur espérait plus aussi (je savais qu'il l'avait et qu'il voulait le vendre)!

Wolfi

Gonzalo a dit…

Ah ah ! Je vois que ma petite provocation a fait réagir.

Bon, ok. Je m'excuse. Et je vous l'avoue sans honte : moi non plus, je ne suis pas insensible aux charmes des très beaux maroquins "pétants"...

Cela étant, j'aime les bibliophilies plus modestes et plus discrètes. Le défaut des trop beaux livres, c'est qu'il n'y aucun doute sur leur caractère collectionnable : ils ont été fabriqués pour ! De ce fait, ils sont trop facilement identifiables, et leur acquisition n'est, in fine, souvent qu'une question de moyens.

Tous les bibliophiles qui en ont les moyens s'achètent des grands textes illustrés, dans des éditions rares et des reliures somptueuses. De mon point de vue (volontairement provocateur), toutes les grandes collections de bibliophiles fortunés se ressemblent (bon, ok, là j'exagère). Alors que les collections d'amateurs plus modestes sont souvent plus originales.

Je suis plus sensible aux collections de pièces modestes, dont le profane (qui peut lui-même être un bibliophile avisé) ne saisit pas au premier coup d'oeil l'intérêt. J'aime les petites trouvailles, à reliure et format discret, qui ne sautent pas immédiatement aux yeux, mais qui ne révèlent leur richesse qu'à ceux qui savent les regarder de près.

Bon, après, on se console comme on peut... Il est vrai que si j'en avais les moyens, je me laisserai volontier séduire par l'attrait des ors et du bling bling ! ... :)

Anonyme a dit…

Oui j avais vu l exemplaire rahir
Je n ai rien compris en voyant le prix
Il etait nickel a un point ! Presque neuf !
A posteriori j aurai ete pret a me saigner a ce prix.
Qui l a acheté, libraire veinard ou particulier ?

Anonyme a dit…

Petite question adressée à ceux d'entre vous qui ont la liste de prix. Combien fait le numéro 66? (l'EO des Trois Mousquetaires chez Baudry. Merci.

Philippem a dit…

125 000 euros

Philippem a dit…

Mais en rajoutant 70 000 euros seulement, vous pourriez vous offrir le beau manuscrit n°7 !

Anonyme a dit…

Merci. Apparemment c'est vendu.

Anonyme a dit…

Heureusement, pour 20 fois moins, on peut encore acheter le La Fontaine d'Ebay qui se termine ce soir.

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