« Après le plaisir de posséder des livres, il n'en est guère de plus doux que celui d'en parler. » Charles Nodier

"On devient bibliophile sur le champ de bataille, au feu des achats, au contact journalier des bibliophiles, des libraires et des livres."
Henri Beraldi, 1897.

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samedi 5 avril 2008

Le Marché : Ebayana et autres ventes

Amis Bibliophiles Bonsoir,

Voici quelques informations sur les deux grands marchés, Drouot d'un côté, Ebay de l'autre.

Au niveau des ventes en salles, deux très belles ventes à signaler à Paris :

Chez Pierre Bergé, une très belle vente de livres anciens de grande qualité, le 23 avril à 14h30, vous pouvez trouver le catalogue en suivant le lien suivant :

http://catalogue.gazette-drouot.com/flash/index.jsp?id=1392&idCp=32&lng=fr

Chez Renaud-Giquello, une autre très belle vente, le catalogue est disponible ici :

http://www.bibliorare.com/cat-vent_drouot10-04-08.htm

Au niveau d'ebay, voici une petite sélection :

- Livres Anciens :

La Nouvelle Maison Rustique de Liger, avec 38 planches, édition de 1755

Histoire de L'Inquisition, Marsollier, 1693

Une très belle édition du voyage de Labat (Espagne et Italie), 1730

Bordelon, La côterie des anti-façonniers, 1716, je lui ai consacré un article sur le blog

Les oeuvres complètes de Buffon, 52 volumes, plus de 700 gravures

Elemens de la Philosophie de Neuton, par Voltaire, 1752

Pour les bibliopégimanes et autres amateurs de reliures :

Une reliure mosaïquée, signée Flammarion, sur Amour de Paul Verlaine

Cher, mais une référence : Manuel historique et bibliographique de l'amateur de reliures, de Léon Gruel

Son jumeau, La reliure française depuis l'invention de l'imprimerie jusqu'à la fin du XVIIIe siècle par Marius Michel

Une belle reliure estampée à froid du 17ème siècle

Un Office de l'Eglise de 1698, en maroquin bleu aux armes, avec fermoirs

Apologie pour Mr Maimbourg ou Critique du Jesuite Sécularisé, dans une reliure au chiffre des jésuites, non?

Rabelais, Les Oeuvres, 1663. Elzevir - Superbe

Plus modernes :

Un envoi du Bibliophile Jacob à Octave Uzanne, pour les amateurs

Une belle édition de la Princesse de Clèves, truffée de gravures du 17ème au 19ème

Les Français peints par eux-mêmes, Grandville, Daumier... Bien relié

Les Oeuvres complètes de Victor Hugo, chez Hetzel

Pour Bergamote, cuisinière de talent et relieuse, et spécialement pour elle :

Un manuscrit de recettes de cuisine très très intéressant je trouve.

Bonne chine

H

12 commentaires:

Bergamote a dit…

Merci beaucoup pour cette dédicace :) Et interdiction à vous tous d'enchérir ! *clin d'oeil*
Ah, mais ça y est, je te vois venir, tu essaies de "passer commande" pour le déjeuner des bibliophiles (re*clin d'oeil*)

Anonyme a dit…

Les estimations de la vente Schuster me paraissent assez basse (non?). Je me demande si il n'y a pas là une stratégie de commissaire priseur, ou les sous-évaluations sont elles fréquentes?

A.A.A

Hugues a dit…

Bonjour AAA, je n'ai pas eu cette impression en lisant le catalogue, à part peut-être pour le lot des Elzevir, mais je suis peut-être déjà habituelle à la sous-estimation, qui est désormais devenue la règle chez les experts.
Hugues

Anonyme a dit…

Je trouve aussi que les prix de la deuxième vente, notamment le prix des incunables me parait très bas... Les EO de Maupassant auraient une très bonne place dans ma bibliothèque... (500€ pour un Bel-Ami???? J'achète! Enfin, si j'avais l'argent pour, je le ferais...) A l'opposé, les estimations de la première vente sont mortellement hautes.

Hugues a dit…

Difficile de juger, je ne suis pas un spécialiste de l'incunable, mais j'ai souvent remarqué une chose : "l'incunable" a une dimension mythique chez le bibliophile qui ne se retrouve pas en salles des ventes, où en dehors de pièces exceptionnelles, il ne réalise pas forcément des prix très importants (au regard d'ouvrage modernes en EO bien reliés par exemple).

De mon côté, avant de fréquenter les salles, je surestimais grandement la valeur de l'incunable. Avec le temps, je me suis aperçu également que c'était un livre moins rare qu'on ne le croie.

Je me souviens d'une discussion avec un grand libraire parisien qui me disait (il est spécialiste des 17 et 18ème), qu'il hésite parfois à acheter ce type de livres en salles parce que selon lui "il est toujours difficile de savoir si le livre est complet et bien collationné par l'expert". Il parlait de l'incunable "courant", et non bien sûr d'exemplaires rares bien répertorié.

H
(En passant, sur ebay, avec un peu de chance et de recherche, vous pouvez aisément rafler des incunables à des prix inférieurs à ceux pratiqués en salles), en particulier sur ebay.com.

Anonyme a dit…

Pour compléter la liste, une très belle vente de Livres Modernes par la maison ALDE le 14 avril. Particularité intéressante, la vente se passe également sur eBay LiveAuctioneers... pour enchérir sans se déplacer...

xavier a dit…

statistiquement, plus le prix d'estimation est bas, plus le livre partira cher ; un plus grand nombre d'enchérisseurs sont de ce fait, attiré par un prix de départ "fort attractif". On doit pouvoir aussi constater ça sur ibeh.

Hugues, effectivement l'incunable n'est "pas rare", on estime, je crois me rappeler, à 8 millions la production de ces ouvrages. Tous les grands libraires en possèdent.

Anonyme a dit…

8 millions, mais pour lesquels une bonne partie ont disparu. Quand on sait que Londres était le plus grand lieu de stockage anglais de livres au XVIIe et que 90% de la ville a brûlé en 1666, on peut se dire qu'un grand nombre de bouquins ont disparu. Et c'est pareil dans toute l'Europe, à notre grand malheur...

Anonyme a dit…

Je viens de lire qu'il y aurait eu 20 millions d'incunables imprimés, et 140 à 200 millions de livres au XVIe siècle (L. Febvre, H. Martin, L'apparition du Livre, 1971 - les chiffres me paraissent cependant un peu élevés). Mais où sont-ils donc passés??????

Hugues a dit…

En fait, j'en ai déjà parlé ici (http://bibliophilie.blogspot.com/2007/05/incunable_16.html), dans L'Histoire de l'Edition française, les différentes édtudes aboutissent à un chiffre compris entre 15 et 20 millions d'incunables. Après l'Histoire, les guerres, les invasions, les catastrophes naturelles et les vendeurs de feuillets à la pièce ont fait leur travail...

Sur les estimations faibles : il est délicat de tirer des règles du type "moins l'évaluation est haute, plus le prix final est élevé", mais il est vrai que l'explication des estimations basses est double :
1. Attirer le chaland.
2. C'est aussi un système qui peut se révéler favorable aux SVV qui garantissent à leurs clients (et peuvent éventuellement concéder des avances) des minimums fondés sur les estimations.
Exemple : si la SVV garantit à ses clients un prix minimum (ou une avance sur recette) de 30% de l'estimation basse, elle a plutôt intérêt à ce que les livres soient significativement sous estimés : l'avance potentielle est moins élevée, et le risque pris également.

C'est un aspect qui je crois n'est pas à négliger dans ce monde bassement matériel!

H

Anonyme a dit…

Bonsoir,
évidemment j'abonde dans le sens des messages précédents. Ma (maigre) expérience en SVV tend à montrer que le travail d'expert... est un travail d'orfèvre... Je passe sur les grossières enchères de "la table d'expert" pour un enchérisseur qui (parfois) ne prend même pas la peine de se cacher (tout interdit que cela soit devant des officiers assermentés...). Reste les catalogues voire (plus amusant) les "hors catalogue" lorsque la bibliothèque est importante et qu'elle revient en deuxième semaine (lorsque les téléphones ne sonnent plus...). Pour faire court, une vente cataloguée aura peu de chances de passer outre les dures réalités du marché... (si quelqu'un a connu la période ante internet je suis preneur d'anecdotes). Pour les incunables, je suis d'accord : peu de marchands à enchérir, des amateurs et des prix fort raisonnables (toutes choses étant égales par ailleurs).
Enfin, je crois qu'Hugues nous doit un billet de recueil d'anecdotes sur ce qu'il s'y passe ;-)) Ce sera le plus long post de ce blog... (acte 1: l'expert enchérisseur, acte 2 : l'expert avec un complice dans la salle, acte 3 : on rejoue l'acte 1 sans catalogue).
Bien à vous tous,
Olivier

Hugues a dit…

Ouhla Olivier, vaste programme, et je ne fréquente pas les salles des ventes depuis assez longtemps. Je rappelle que je n'ai "que" 36 ans...!
Je vais néanmoins essayer, même si j'en ai déjà pas mal parlé sur le blog.
H

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