Amis Bibliophiles Bonsoir,
La bibliothèque de Bernard est inépuisable, et il vous propose de découvrir ce soir deux curieux livres de Chimie, aux superbes illustrations. J'avoue qu'en dehors des livres de médecine, et encore, si on considère que la tératologie est une discipline médicale, je suis peu connaisseur des livres de sciences. Néanmoins, j'ai toujours grand plaisir à les feuilleter, en prenant l'air pénétré du lecteur qui comprend ce qu'il a sous les yeux, alors qu'en fait... je me contente de regarder les images! Mais c'est déjà un plaisir merveilleux. Et c'est aussi un grand plaisir de retrouver Bernard sur le blog. Je lui cède la parole. (en passsant, est-ce le même Decremps qui a écrit un livre sur la "magie blanche"?).
"Je vous présente aujourd’hui deux rares ouvrages de chimie, remarquables pour leurs illustrations. Le premier, paru en 1823, symbolise pour la première fois les réactions chimiques par des figures simples et explicites. Il a été écrit par Henri Decremps (1784-1790), surtout connu pour ses ouvrages sur la magie blanche publiés de 1784 à 1791. Le second, paru en 1853, est illustré de planches en couleur.
Diagrammes chimiques, ou recueil de 360 figures qui expliquent succinctement les expériences par l’indication des agents et des produits à côté de l’ appareil.
Paris, Carilian-Goeuri. 1823.
1 volume in-4 ; XLVII pp, 112 pl, 80 pp.
La bibliothèque de Bernard est inépuisable, et il vous propose de découvrir ce soir deux curieux livres de Chimie, aux superbes illustrations. J'avoue qu'en dehors des livres de médecine, et encore, si on considère que la tératologie est une discipline médicale, je suis peu connaisseur des livres de sciences. Néanmoins, j'ai toujours grand plaisir à les feuilleter, en prenant l'air pénétré du lecteur qui comprend ce qu'il a sous les yeux, alors qu'en fait... je me contente de regarder les images! Mais c'est déjà un plaisir merveilleux. Et c'est aussi un grand plaisir de retrouver Bernard sur le blog. Je lui cède la parole. (en passsant, est-ce le même Decremps qui a écrit un livre sur la "magie blanche"?).
"Je vous présente aujourd’hui deux rares ouvrages de chimie, remarquables pour leurs illustrations. Le premier, paru en 1823, symbolise pour la première fois les réactions chimiques par des figures simples et explicites. Il a été écrit par Henri Decremps (1784-1790), surtout connu pour ses ouvrages sur la magie blanche publiés de 1784 à 1791. Le second, paru en 1853, est illustré de planches en couleur.
Diagrammes chimiques, ou recueil de 360 figures qui expliquent succinctement les expériences par l’indication des agents et des produits à côté de l’ appareil.
Paris, Carilian-Goeuri. 1823.
1 volume in-4 ; XLVII pp, 112 pl, 80 pp.
En 1823, Decremps publie ce livre remarquable et très rare, entièrement consacré à la chimie. La première partie comporte un abrégé de nomenclature chimique en six langues puis un vocabulaire contenant l’étymologie et la définition des mots techniques employés en chimie. La deuxième partie, la plus importante, est consacrée aux diagrammes chimiques, sous forme de planches gravées. Les réactions chimiques sont représentées par des courants montrant le déplacement des éléments constitutifs, et donnant un aperçu analogue à celui de nos équations modernes. Il y a ainsi 112 planches gravées suivies de notes explicatives classées en plusieurs groupes : affinité et attraction, calorique, corps composés gazeux et corps simples concrets non métalliques, bases salifiables, acides et sels, métaux, matières organiques végétales ou animales.
Ferussac, dans un bulletin de 1823, commente cet ouvrage : « Par un assemblage de lignes et à l'aide de quelque mots, il exprime des faits et des théories dont l'explication exigerait des pages entières ; au moyen de ces lignes et de ces mots, il construit des figures auxquelles il a donné le nom de Diagrammes. Ces figures sont au nombre de 360, comprises dans 112 planches. Chacune d'elles représente une opération chimique souvent très compliquée ; agents, produits de l'opération, théorie des phénomènes, jeu des attractions, tout s'y trouve mis en action. Chaque corps élémentaire est représenté par une bande dont l'interligne est remplie soit par des points, soit par des hachures horizontales , obliques ou verticales , différence indispensable pour éviter la confusion; ces bandes entrelacées de diverses manières ont une direction déterminée par le rôle que joue dans l'opération l'élément qu'elles représentent. Leurs extrémités se relèvent si l'élément doit se dégager , elles se baissent au contraire si l'élément doit se précipiter. A l' aide de ces figures l'auteur représente jusqu'aux atomes inventés par Dalton pour donner une idée de la composition des corps. Il assigne une forme à ces atomes, il les groupe, il les suppose groupés dans un dissolvant sans action sur eux, et il indique le changement qui doit s'opérer s'il survient un atome d'un autre corps doué d'une affinité supérieure, en vertu de laquelle il se substitue à l'atome qu'il a déplacé. »
Les planches renfermant les diagrammes sont précédées par une série de tableaux synoptiques qui, dans un petit espace, présentent la préparation et les parties proportionnelles des produits chimiques les plus intéressants.
Le second ouvrage :
Notions générales de chimie.
Paris, V. Masson. 1853.
1 volume in-8 ; VIII, 487 pp, 24 pl aquarellées.
Théophile-Jules Pelouze ( 1807-1867), chimiste français, a été l’assistant de Gay-Lussac et lui a succédé en 1839 à la chaire de l’École Polytechnique jusqu'en 1845. Il a enseigné également au Collège de France et au Muséum d'histoire naturelle. En 1837, il a été élu à l’Académie des Sciences. Il a déterminé avec très grande précision le poids atomique de plusieurs éléments.
Edmond Frémy (1814-1894), a été préparateur de Pelouze au Collège de France de 1837 à 1846, suppléant de Gay-Lussac au Muséum d’Histoire Naturelle de 1842 à 1850, puis professeur de 1850 à 1892. Il enseigna la chimie à l’Ecole Polytechnique de 1846 à 1884. Il a synthétisé rubis et émeraude.
Ferussac, dans un bulletin de 1823, commente cet ouvrage : « Par un assemblage de lignes et à l'aide de quelque mots, il exprime des faits et des théories dont l'explication exigerait des pages entières ; au moyen de ces lignes et de ces mots, il construit des figures auxquelles il a donné le nom de Diagrammes. Ces figures sont au nombre de 360, comprises dans 112 planches. Chacune d'elles représente une opération chimique souvent très compliquée ; agents, produits de l'opération, théorie des phénomènes, jeu des attractions, tout s'y trouve mis en action. Chaque corps élémentaire est représenté par une bande dont l'interligne est remplie soit par des points, soit par des hachures horizontales , obliques ou verticales , différence indispensable pour éviter la confusion; ces bandes entrelacées de diverses manières ont une direction déterminée par le rôle que joue dans l'opération l'élément qu'elles représentent. Leurs extrémités se relèvent si l'élément doit se dégager , elles se baissent au contraire si l'élément doit se précipiter. A l' aide de ces figures l'auteur représente jusqu'aux atomes inventés par Dalton pour donner une idée de la composition des corps. Il assigne une forme à ces atomes, il les groupe, il les suppose groupés dans un dissolvant sans action sur eux, et il indique le changement qui doit s'opérer s'il survient un atome d'un autre corps doué d'une affinité supérieure, en vertu de laquelle il se substitue à l'atome qu'il a déplacé. »
Les planches renfermant les diagrammes sont précédées par une série de tableaux synoptiques qui, dans un petit espace, présentent la préparation et les parties proportionnelles des produits chimiques les plus intéressants.
Le second ouvrage :
Notions générales de chimie.
Paris, V. Masson. 1853.
1 volume in-8 ; VIII, 487 pp, 24 pl aquarellées.
Théophile-Jules Pelouze ( 1807-1867), chimiste français, a été l’assistant de Gay-Lussac et lui a succédé en 1839 à la chaire de l’École Polytechnique jusqu'en 1845. Il a enseigné également au Collège de France et au Muséum d'histoire naturelle. En 1837, il a été élu à l’Académie des Sciences. Il a déterminé avec très grande précision le poids atomique de plusieurs éléments.
Edmond Frémy (1814-1894), a été préparateur de Pelouze au Collège de France de 1837 à 1846, suppléant de Gay-Lussac au Muséum d’Histoire Naturelle de 1842 à 1850, puis professeur de 1850 à 1892. Il enseigna la chimie à l’Ecole Polytechnique de 1846 à 1884. Il a synthétisé rubis et émeraude.
Ce cours de chimie est orné de planches aquarellées « qui représentent fidèlement la forme et la disposition des appareils employés dans les laboratoires et dans les fabriques».
Superbe, on sent bien que sur ce second ouvrage, on est résolument entré dans le 19ème siècle.
Merci Bernard,
H
5 commentaires:
Merci pour cet article Bernard!
Savez-vous si le "coloriage" des planches est un "coloriage d'éditeur" ou de lecteur? Tous les exemplaires sont ils aquarellés de manière identique?
Un atlas avec 24 planches en couleur annoncé sur la page de titre laisse penser à "coloriage d'éditeur", non?
Sur ebay, on trouve un exemplaire avec 24 planches en taille-douce. Evidemment, il y a deux versions de ce livre.
Par ailleurs, Henri Decremps vécut de 1746 à 1826. 1784-1790, un peu jeune pour un auteur si fécond, me semble t'il.
> "Un atlas avec 24 planches en couleur annoncé sur la page de titre laisse penser à "coloriage d'éditeur", non? "
Exact! Pardon, je n'avais pas fait attention au titre. Merci Martin!
Les chimistes sont précoces mais quand même! Bien sur il y a erreur sur les dates. Je devrais relire mes textes! Decremps est bien l'auteur d'ouvrages sur la magie blanche.
Quant aux planches aquarellées, je ne sais pas si elles ont été coloriées à la main
Bernard
J'ai eu la chance de pouvoir feuilleter longuement le Decremps qui est véritablement un ouvrage exceptionnel. Merci et félicitations à Bernard pour cette trouvaille.
Eric
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