« Après le plaisir de posséder des livres, il n'en est guère de plus doux que celui d'en parler. » Charles Nodier

"On devient bibliophile sur le champ de bataille, au feu des achats, au contact journalier des bibliophiles, des libraires et des livres."
Henri Beraldi, 1897.

frise2

frise2

jeudi 23 octobre 2008

Escrocs et vol de livres: vol des codes Freeman et Maxwell

Amis Bibliophiles Bonsoir,

Je reprends mon cycle sur les escrocs qui hantent le monde du livre, en attendant de donner plus d'exposition à ces textes..., pour donner un peu d'espoir à ceux à qui on un jour volé un livre, et pour montrer que escroc de haut vol comme Libri, ou Arsène Lupin amateur comme nos deux amis américains, ils finissent souvent par se faire prendre.

L'action s'est déroulée cet été au Rutherford B. Hayes Presidential Center de Fremont dans l'Ohio. Deux livres précieux furent volés: le "Laws of the Territory of the United States North West of the Ohio", publié en 1796, et plus connu sous le nom de Code Maxwell, et le "Laws of the Territory of the United States North West of the River Ohio", publié en 1798, et plus conny sous le nom de Code Code.

Je ne sais si les voleurs de livres se passent le mot, mais encore une fois, le déroulement des faits est assez rocambolesque: Le 27 Juin, Joshua McCarty et Angela Bays se sont présentés à la bibliothèque et ont demandé à consulter les deux ouvrages, qui était dans le même étui. Curieusement, McCarty a réussi à emmener les deux livres dans les toilettes pour dames... Première curiosité, puisque Joshua McCarty est un homme.... cette incongruité a éveillé l'intérêt d'un employé de la bibliothèque qui a interpellé McCarty et récupéré les livres.... Deuxième curiosité, les employés de la bibliothèque n'ont pas vérifié les livres, et n'ont découvert qu'au mois de septembre que les pages du code Freeman avaient disparu. Seule restait la reliure.

Attention, maintenant, accrochez-vous: entre le vol et sa découverte en septembre, le 25 août précisément, un certain Zachary Scranton s'est présenté à la bibliothèque et a demandé à consulter le Code Maxwell (l'autre). N'ayant pas de pièce d'identité, il a proposé de laisser son sac à dos en guise de caution... Troisième curiosité. Evidemment, Scranton a profité d'un moment d'inattention des employés pour s'enfuir et leur laisser le sac à dos, rempli de papier toilette... Vous l'aurez deviné, c'est McCarty qui avait payé Scranton pour voler le deuxième ouvrage (300$). Pour votre information, les deux livres valent ensemble environ 100 000$.

Les trois complices furent finalement arrêtés, et la police découvrit que McCarthy avait vendu le Code Freeman a un amateur anglais pour 25 000$ par l'intermédiaire d'un libraire de Philadelphie. Le code Maxwell fût retrouvé chez un autre libraire... Les voleurs sont aujourd'hui sous mandat fédéral.

Tout est bien qui finit bien comme vous le voyez, et vous pouvez dormir sur vos deux oreilles la bibliothèque demande maintenant un papier d'identité avec une photo pour pouvoir consulter un ouvrage rare. La sécurité est donc... maximale. L'histoire ne dit pas s'ils utiliseront un registre, ou si un sac un dos rempli de papier toilette pourra encore servir de garantie.

H

9 commentaires:

Anonyme a dit…

C'est un problème compliqué que celui de la sécurité des bibliothèques. Je connais bien la BNF (Tolbiac et Richelieu) et la biblio historique de Paris. Chacune ont des trésors que tout à chacun peut consulter.

La sécurité de Tolbiac est la plus élaborée (sortie par tourniquet gardée par des vigiles. On ne peut pas sortir si la carte magnétique n'a pas enregistré que les livres ont été rendus). Cependant, il ne serait pas difficile de voler les livres en accès libre, il y a par exemple quelques jolis almanach royaux.

La sécurité de Richelieu est purement symbolique. Il y a un vague contrôle des sacs. Les dispositifs de sécurité la bibliothèque historique de Paris sont de mêmes quasiment inexistants, si ce n'est qu'elle est minuscule et qu'il doit etre complexe de voler sans se faire remarquer. Résultat ces deux bibliothèques sont bien plus accueillantes.

Je crois que si ces biblio sont "laxistes" c'est que les bibliothécaires font confiance aux lecteurs. Il me semble qu'ils ont raison. A priori, cela fonctionne bien. Mettre des systèmes plus sûr serait très contraignant pour tous le monde. A Tolbiac, il y a des vigiles et des caméras partout.

A.A.A

Gonzalo a dit…

C'est un risque qu'il faut encourir pour garder des bibliothèques chaleureuse (je ne connais pas Richelieu, mais la différence d'ambiance entre l'Arsenal et Tolbiac est flagrante là dessus).
Toujours le même débat: veut-on vivre dans un monde sûr mais froid et sous surveillance? Ou bien est-on prêt à risquer un minimum d'insécurité pour vivre dans un monde un peu plus "vivant"?

Les universitaires qui utilisent les bibliothèques et redoutent les vols ne seraient sans doute pas prêts à accepter la fouille systématique à la sortie...

Jean-Paul Fontaine, dit Le Bibliophile Rhemus a dit…

Vigiles, caméras, cartes magnétiques, fouilles, etc...
Tous ceux qui pratiquent les bibliothèques publiques ou universtaires savent que tout cela ne sert pas à grand chose.
Il existe une solution radicale, mais les négligences des responsables associées au manque de moyens financiers (et ce n'est pas le moment d'en réclamer !)la repoussent aux calendes grecques : le marquage électronique indécelable, sauf sous l'arceau de l'unique sortie, de tous les livres et documents consultables est efficace à 100% ; cela a été démontré dans les trop rares bibliothèques qui ont appliqué ce système.Seule exception : la dégradation volontaire sur place ; nous sommes immergés dans un monde de psychopathes...et beaucoup de bibliophiles sont des psychopathes.

Pierre a dit…

Bonjour Jean-Paul,

Je savais le bibliophile acariâtre, atrabilaire et désabusé mais il faut maintenant nous expliquer ceci : Je cite "... et beaucoup de bibliophiles sont des psychopathes " !
Le montant de la consultation sera versé aux bonnes oeuvres...
Très cordialement. Pierre

Jean-Paul Fontaine, dit Le Bibliophile Rhemus a dit…

Un psychopathe est un individu atteint d'une maladie mentale appelée psychose : la manie (exemple : Boulard) et la paranoïa (exmple : Libri) sont des psychoses parmi les plus typiques.

Anonyme a dit…

Ne sont-ce pas plutôt des névroses?

A..A.A

Jean-Paul Fontaine, dit Le Bibliophile Rhemus a dit…

Pas du tout.
La psychose s'oppose à la névrose par la convicton immédiate et absolue du sujet quant à la réalité et au caractère normal de ses pensées, conviction qui témoigne d'une perturbation profonde de sa personnalité. La manie, la mélancolie, la schizophrénie et la paranoïa sont les psychoses les plus typiques.
La névrose est caractérisée par la conscience claire et douloureusement ressentie d'un conflit psychique, par l'existence de processus de défense, par une faible altération de la pesonnalité et par l'absence de délire ou d'affaiblisement mental.

Anonyme a dit…

D'accord.
Je n'aurais pas songé que la manie et la mélancolie étaient des psychoses.

A.A.A

Hugues a dit…

Peut-être est-ce parce qu'on leur donne alors un autre nom, si je me souviens bien, à l'école, on m'a enseigné que la manie est appelée "compulvisité" dans ce cas, et la mélancolie, le caractère dépressif ou maniaco-dépressif.

Hugues

LinkWithin

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...