« Après le plaisir de posséder des livres, il n'en est guère de plus doux que celui d'en parler. » Charles Nodier

"On devient bibliophile sur le champ de bataille, au feu des achats, au contact journalier des bibliophiles, des libraires et des livres."
Henri Beraldi, 1897.

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dimanche 5 octobre 2008

Petit poème pour le blog : A mes livres

Amis Bibliophiles Bonsoir,

Cela se passe de mots:

A MES LIVRES

J'aime les champs, les prés ; j'aime les fleurs, les arbres ;
Tout ce qui de la vie exprime un mouvement ;
Et j'aime les vieux murs, les pierres et les marbres,
Tout ce qui du passé nous laisse un monument.

Mais pour aller chercher les blés et la bruyère
Il faut un pas léger, une aile de zéphyr,
Et, comme un papillon se joue à la lumière,
Des rayons du soleil aimer à s'éblouir.

Ou bien il faut braver la poussière des routes
Pour aller admirer Delphes, le Parthénon...
Et revenir, souvent, sans apaiser ses doutes,
Car le temps sur la pierre efface plus d'un nom.

Voilà pourquoi je veux, à l'ombre de ma chambre,
Toujours à ma portée et sans aller si loin,
De petits monuments que je parfume d'ambre,
Que de soie et velours je recouvre avec soin.

Avec eux je possède et l'espace et les âges ;
Sans fatigue et sans bruit je voyage en tous lieux ;
Hôtes de mon foyer, savants, poètes, sages,
Idoles de l'esprit, après Dieu sont mes dieux.

Comment ne pas aimer un livre ?...C'est une âme ;
A l'oreille du cœur il nous parle tout bas,
Il est le seul ami qu'on permet à la femme
Et le seul que le temps ne nous enlève pas.

Comtesse de L'Ecuyer.
Janvier 1859.

Merci Jean-Paul,

H

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Ouais...

Elle aime les champs, les prés ; les fleurs, les arbres, les vieux murs, les pierres, les marbres et ses vieux bouquins..

Et les gens alors, elle aime pas trop la Comtesse ?

Cette rimailleuse second Empire, je ne la mets dans mon panthéon bibliophile, désolé !

Montag

Pierre a dit…

Bonsoir,
En effet, le style peut paraître désuet (moi, j’aime assez) mais le thème du voyageur immobile est néanmoins actuel… A cette époque, l’individu était acteur et lecteur à la fois. Aujourd’hui, il est spectateur et contemplatif avec le risque évoqué par André Suares dans « L’art du livre » de 1928, je cite :
« Il est possible que le livre soit le dernier refuge de l’homme libre. Si l’homme tourne décidément à l’automate, s’il lui arrive de ne plus penser que selon les images toutes faites d’un écran, ce termite finira par ne plus lire. Toutes sortes de machines y suppléeront : Il se laissera manier l’esprit …. / … » J’ai censuré la suite par empathie envers les libraires qui lisent le blog !
De plus cette Contesse, je l’imagine charmante et esseulée, un peu à la façon d’une Madame de Rénal, vous ne trouvez pas ? Cordialement. Pierre

Anonyme a dit…

Bonsoir,
Avez vous lu Montag "Il est le seul ami qu'on permet à la femme"?
Comme Pierre j'ai perçu bien des soupirs et des solitudes...
Les romantiques étaient malheureux!
Cordialement
Lauverjat

Anonyme a dit…

Ah, si on est nostalgique de la chlorose, de la névrose en crinoline et de la frigidité emballée dans le velours, c'est autre chose.

Merci à Jean-Paul pour ce bon moment.

Bonne journée

Montag

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