« Après le plaisir de posséder des livres, il n'en est guère de plus doux que celui d'en parler. » Charles Nodier

"On devient bibliophile sur le champ de bataille, au feu des achats, au contact journalier des bibliophiles, des libraires et des livres."
Henri Beraldi, 1897.

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vendredi 20 juillet 2007

Le Bibliomane de Charles Nodier...

A terme, j'ai prévu de mettre au point un test "infaillible" qui vous permettra de savoir si vous êtes bibliophile, bibliomane ou bibliopathe... Naturellement, il sera validé préalablement par le docteur Diafoirus.

Puisque je parle de bibliomanie, je viens de terminer la lecture du Bibliomane de Charles Nodier (avec des illustrations en couleurs de M. Leloir, à Paris, chez Conquet, 1895) que j'ai acheté au marché Saint-Sulpice. Un charmant in-12 sur vélin du Marais, en demi-maroquin vert à coins, joliment relié par Champs.

L'ouvrage n'est pas volumineux, une cinquantaine de pages tout au plus, mais il est assez sympathique malgré un style un peu lourd, assez emblématique des satyres du premier tiers du 19ème siècle (selon mon expérience).

Pour le résumer très rapidement, même si cet exercice est toujours hasardeux. Au fil des pages le lecteur suit deux amis, dont l'un est bibliomane, au long d'une promenade dans Paris. La promenade est propice à diverses rencontres et à la visite de quelques lieux de la capitale où le livre est roi. Elle se terminera (attention, je vais annoncer la fin) mal, avec la mort du bibliomane, qui ne se remettra pas d'avoir découvert un Elzevir de meilleure qualité que le sien...

La lecture est agréable, je retiens quelques moments sympathiques. Celui où le bibliomane considère ses souliers en soupirant "voilà bien du beau maroquin perdu", puis visite son tailleur et lui assène "Monsieur, cet habit est le dernier que je reçois de vous, si l'on oublie encore une fois de me faire des poches in-quarto"...!

Face à une trop grosse déception, son front prend d'ailleurs la teinte d'un maroquin citron un peu usé... Hélas, comme je l'écrivais plus haut ,il succombera un peu plus tard, ne parvenant à se remettre d'une découverte qui lui sera fatale : un exemplaire d'un Elzevir de 1676, en grand papier, dont il pensait avoir l'exemplaire géant, et qui l'emporte sur le sien d'un tiers de ligne de hauteur

"Un tiers de ligne", ce seront d'ailleurs ses derniers mots!

Charles Nodier était bien sûr bibliophile, de mémoire il fût du déplacement pour la vente du Comte de Fortsas. Il fût également élu à l’Académie française en 1833 au siège 25 en remplacement de Jean-Louis Laya. L’année suivante il fonde le « Bulletin du Bibliophile », autre source inépuisable de plaisir pour les amateurs que nous sommes.

Un petit PS qui n'a rien à voir : anticipant les foules de la fin août, je suis allé acheter les fournitures nécessaires à la rentrée des classes de mes enfants cet après-midi, dans un hypermarché. Devinez quoi, au milieu des classeurs Spiderman et autres trousses Winnie l'Ourson trônait une gigantesque pile de Gaffiot (dictionnaire Latin-Français pour les non latinistes), et elle était bien entamée! Dans un Hypermarché! Et bien voyez-vous, ça m'a non seulement rappelé mes jeunes années, mais également bien remonté le moral!

H

Images : Nodier, sa représentation dans le Panthéon Charivarique, et des bibliomanes...

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Dans la vente de feu M. le Comte de Fortsas, Nodier demande d’acheter les articles suivants:
n° 3 pour 15 à 18 francs, n° 8 pour 15 à 20 francs, n°19 pour 12 à 20 francs, n°30 pour 50 à 60 francs, n°36 pour 18 à 24 francs, n° 50 pour 25 francs, n° 52 pour 100 à 200 francs, n° 63 pour 200 à 400 francs, n°83 pour 10 à 15 francs.

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